Tout au long de notre vie, de nombreux événements nous font littéralement perdre pied. Cependant, contrairement à ce qui se passe dans les films, glisser sur une peau de banane ou trébucher sur un lacet défait n’a rien de drôle. Les chutes sont un véritable problème qui peut avoir des conséquences graves, comme des blessures ou la mort. Chaque année, plus de 37 millions de chutes dans le monde finissent par nécessiter une intervention médicale, tandis que près de 700 000 personnes meurent des suites d’une chute. L’âge augmente le risque de tomber et de se blesser lors d’une chute (1) — pensez à l’ostéoporose, à la baisse de la vision, à la réduction de la vitesse de marche, etc. En fait, lorsqu’il s’agit de chutes qui entraînent la mort, la majorité d’entre elles surviennent chez les personnes âgées (1).
Le maintien de la santé des pieds par des soins podiatriques, la révision périodique des médicaments, l’entraînement à la récupération de l’équilibre et l’exercice physique, seuls ou associés à d’autres stratégies, comme l’évaluation et la modification de l’environnement, ont montré qu’ils peuvent contribuer à réduire le risque de chute (2-6). L’exercice, en particulier, semble être un sujet brûlant lorsqu’il s’agit de la prévention des chutes.
Une étude systématique met au-devant de la scène un type d’exercice connu sous le nom d’activité psychomotrice basée sur la danse et son impact sur le risque de chute. Dans ce cas, les activités psychomotrices basées sur la danse impliquent les éléments suivants : des mouvements psychomoteurs effectués en position debout ; une chorégraphie ou des instructions ; la structuration de l’exercice à l’aide de rythmes externes ou internes, tels que la musique ou la respiration ; un accent mis sur l’équilibre dynamique (c’est-à-dire rester en équilibre tout en se déplaçant ou en changeant de position) ; et l’interaction avec les autres (7). Le tai-chi et les activités autres que le tai-chi, comme la danse sociale et la danse folklorique, sont des exemples de cette forme d’exercice, qui fait appel à nos fonctions sensorielles et cognitives (7-9).
Pour ceux et celles d’entre nous qui éprouvent des difficultés à s’adonner à des formes d’exercice plus traditionnelles ou qui aimeraient diversifier leur programme d’exercices, les activités psychomotrices basées sur la danse semblent certainement être un ajout intéressant à notre plan de prévention des chutes. Mais avant de nous rendre sur la « piste de danse », voyons ce que les faits nous apprennent.
Ce que la recherche nous apprend
L’étude révèle que les activités psychomotrices basées sur la danse peuvent avoir des effets bénéfiques sur la prévention des chutes et la fonction physique chez les personnes âgées en bonne santé, par rapport à d’autres types d’exercice, à l’absence d’exercice ou aux soins habituels.
Tout d’abord, les activités psychomotrices basées sur la danse peuvent réduire le risque de chute (c’est-à-dire le nombre de personnes qui font une chute) de 37 % et le taux de chute (c’est-à-dire le nombre de chutes) de 31 %. En ce qui concerne les activités psychomotrices spécifiques basées sur la danse, le tai-chi s’avère efficace pour améliorer ces résultats en matière de chutes, tandis qu’un petit nombre d’études montrent que les activités autres que le tai-chi ne sont pas efficaces.
Deuxièmement, les activités psychomotrices basées sur la danse peuvent améliorer modérément les mesures de la fonction physique telles que l’équilibre, la mobilité et la force du bas du corps, mais pas la force du haut du corps. En ce qui concerne l’équilibre et la mobilité, les activités de tai-chi et les activités autres que le tai-chi sont efficaces, mais ces dernières ont été particulièrement bénéfiques. En ce qui concerne la force du bas du corps, seules les activités autres que le tai-chi sont efficaces.
Troisièmement, la pratique de ces activités trois fois ou plus par semaine pendant une période de 12 à 24 semaines peut entraîner des bénéfices plus importants. Cela dit, il est nécessaire de mener de nouvelles recherches sur des activités autres que le tai-chi et d’obtenir des données supplémentaires sur la fréquence et la durée idéales des exercices psychomoteurs basés sur la danse (7). Entre-temps, parlez à votre professionnel de la santé des avantages d’ajouter ces exercices à votre routine. Il pourra vous aider à choisir la meilleure activité pour vous, en tenant compte de vos besoins individuels en matière de santé, de vos capacités physiques et de votre sécurité. En l’absence de cours de danse, de programmes de tai-chi et d’autres services similaires en personne, essayez d’accéder à des cours ou à des programmes en ligne.