Les maladies coronariennes désignent un ensemble de maladies causées par le rétrécissement des artères qui alimentent le cœur en sang (1 ; 2). Ce rétrécissement se produit au fur et à mesure que des matières comme le cholestérol et les graisses s’accumulent avec le temps (1). Parmi les différents types de pathologies cardiaques, la maladie coronarienne est la plus courante (3). Si l’on regarde les deux dernières décennies, on peut voir l’impact que cette maladie a eu dans le monde. En 2000, la maladie coronarienne était la principale cause de décès, et c’était également le cas en 2019, où elle représentait 16 % du nombre total de décès survenus (2). En plus de la mortalité, la maladie coronarienne est responsable d’une affection et d’une incapacité importantes (3 ; 4). Alors que les traitements s’améliorent et que les personnes vivent plus longtemps avec cette maladie, le besoin d’interventions accessibles qui aident les patients à faire face à leur maladie et à la prendre en charge augmente (1 ; 4).
L’une de ces stratégies, fortement recommandée par les experts, est la réadaptation cardiaque basée sur l’exercice (1 ; 5). La réadaptation cardiaque désigne l’ensemble des activités nécessaires pour agir positivement sur la cause profonde de la maladie cardiaque d’une personne, tout en offrant des conditions optimales — qu’elles soient sociales, physiques ou mentales — afin que les personnes atteintes d’une maladie coronarienne puissent maintenir ou reprendre leur activité au sein de leur communauté (1 ; 6). Elle peut comprendre un ou plusieurs des éléments suivants : exercice, éducation, soutien psychologique, stratégies ciblant des facteurs de risque spécifiques liés aux maladies cardiaques et changement de comportement. La réadaptation cardiaque fondée sur l’exercice, en particulier, est une forme de réadaptation où l’exercice est le point central du programme. Elle peut être mise en œuvre en milieu hospitalier, communautaire et à domicile.
Pour beaucoup, faire de l’exercice tout en vivant avec une maladie coronarienne peut sembler terrifiant et susciter la crainte que la pratique d’une activité physique n’aggrave leur état. Une étude systématique récente apporte quelques éclaircissements sur les effets de la réadaptation cardiaque basée sur l’exercice chez les personnes atteintes de maladie coronarienne (1).
Ce que la recherche nous apprend
Dans le cadre de la revue systématique, la réadaptation cardiaque basée sur l’exercice comprend soit des interventions axées uniquement sur l’exercice, soit des interventions combinant l’exercice et une ou plusieurs composantes supplémentaires, telles que l’éducation, les conseils diététiques et le sevrage tabagique. L’élément exercice de ces interventions comprenait généralement des exercices aérobiques, tels que la marche, l’entraînement en circuit et le cyclisme stationnaire, pratiqués seuls ou en parallèle avec un entraînement musculaire, tel que des activités utilisant des bandes élastiques et l’entraînement avec poids et haltères.
Dans l’ensemble, chez les personnes atteintes d’une maladie coronarienne, la réadaptation cardiaque basée sur l’exercice, par rapport à l’absence d’exercice, peut avoir un effet important sur la réduction du risque d’infarctus mortel et non mortel et d’admission à l’hôpital, et un effet minime sur la réduction du risque de décès, quelle qu’en soit la cause. De légères améliorations de la qualité de vie liée à la santé peuvent également en résulter. Tous ces avantages s’observent à court terme, c’est-à-dire pendant 12 mois au maximum. Les avantages potentiels à plus long terme se limitent à une réduction importante des crises cardiaques ou des décès attribuables à des maladies cardiaques.
La revue systématique n’a pas porté sur l’innocuité et les inconvénients ou les effets secondaires non intentionnels. Cependant, les auteurs ont noté que la réadaptation cardiaque basée sur l’exercice est généralement considérée comme sûre. On recommande d’orienter les populations à risque élevé, telles que les personnes atteintes d’une maladie coronarienne qui doivent faire face à de graves complications à l’hôpital après une chirurgie cardiaque, des interventions invasives mais non chirurgicales liées au cœur, et des réductions soudaines du flux sanguin vers le cœur, vers des programmes de réadaptation qui nécessitent un séjour à l’hôpital (1 ; 7-10).
Accès aux programmes de réadaptation cardiaque
- Lieu : Les programmes de réadaptation cardiaque sont dispensés dans divers cadres, notamment les hôpitaux, les centres de réadaptation, les cliniques externes et même à domicile (11).
- Coût : Le coût varie en fonction de ce qui est couvert par le régime de soins de santé de votre province ou de votre territoire ou de l’assurance privée que vous avez peut-être, ainsi que du programme de réadaptation lui-même. Il peut aussi y avoir des coûts supplémentaires comme les frais de stationnement, le matériel éducatif ou l’équipement comme des chaussures de course ou des vêtements d’entraînement confortables (12).
- Où chercher : Si votre équipe de soins de santé ne vous a pas orienté vers un programme de réadaptation spécifique, vous pouvez lui demander de vous aider à en trouver un accessible dans votre collectivité. Les services de santé publique locaux et les hôpitaux sont d’autres points de contact pour vous aider à trouver ces programmes (13).
- Attention : Ne commencez jamais un programme de réadaptation cardiaque par l’exercice sans en discuter avec l’équipe soignante qui traite votre maladie coronarienne et sans avoir reçu son approbation. Pour vous engager en toute sécurité dans cette activité, vous devez subir une évaluation des risques afin de déterminer l’état de votre santé cardiaque et les types d’exercices qui vous conviennent (11).