En dehors du fait de tomber amoureux ou dans l’œil de quelqu’un, les chutes sont quelque chose que nous voulons éviter, en particulier avec l’âge. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : chaque année, plus de 37 millions de chutes entraînent des soins médicaux et plus de 680 000 personnes dans le monde meurent des suites d’une chute (1).
Au Canada, la plupart des personnes âgées — plus de 92 % d’entre elles — vivent dans la collectivité, c’est-à-dire dans un logement privé ou une résidence spécifiquement destinée aux personnes âgées, comme une résidence pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes (2). En dehors de leur âge, les personnes âgées vivant dans la collectivité sont confrontées à divers aléas qui augmentent leurs risques de faire une chute. Il s’agit notamment des antécédents de chutes, des maladies chroniques, des problèmes sensoriels, d’une limitation de leur mobilité, de la prise de certains médicaments, de comportements dangereux comme de hâter le pas et de facteurs environnementaux (3-7).
Les facteurs environnementaux sont l’un des principaux responsables, puisqu’ils sont à l’origine de 30 à 50 % des chutes. Il s’agit notamment d’un éclairage inadéquat, de la présence de marches et de surfaces de marche inégales, glissantes ou encombrées (3-5 ; 8-10). Compte tenu du rôle important que jouent ces facteurs environnementaux dans l’augmentation du risque de chute, cette revue systématique récente nous permet de déterminer si les programmes visant à lutter contre ces facteurs environnementaux sont efficaces pour réduire les chutes chez les personnes âgées vivant au sein de la collectivité (3).
Ce que la recherche nous apprend
Dans le cadre de la revue systématique, les programmes environnementaux comprenaient :
- des évaluations des risques de chute qui fournissent des suggestions pour modifier ou adapter l’environnement,
- des technologies ou des appareils d’assistance (par exemple, une évaluation de la vue et le port lunettes, d’orthèses sur mesure, de semelles intérieures amovibles, de couvre-chaussures antidérapants, l’installation de veilleuses automatiques et la livraison de repas),
- l’éducation sur les risques de chute et l’auto-évaluation de la maison, et
- des modifications permanentes des caractéristiques physiques du logement afin d’accroître la capacité à effectuer les activités quotidiennes de manière autonome.
En fin de compte, la revue systématique révèle des résultats positifs et d’autres incertains lorsqu’elle compare les programmes environnementaux aux soins habituels ou à des stratégies telles que l’éducation sanitaire générale ou les visites sociales, qui ne sont pas censées réduire les chutes.
Commençons par les bonnes nouvelles ! Les programmes qui éliminent les risques de chute à domicile réduisent le nombre de chutes de 38 % et le nombre de personnes qui tombent. Qui plus est, cette étude se base sur des données probantes à haute certitude, ce qui signifie que nous pouvons avoir confiance dans les résultats. Cela dit, ces avantages n’ont été constatés que pour les personnes âgées vivant dans la collectivité et présentant un risque élevé de chute. Il s’agit notamment des personnes âgées incapables d’effectuer des activités quotidiennes de manière autonome — comme se laver, manger et s’habiller — de celles qui ont été récemment admises à l’hôpital et de celles qui sont tombées au cours des 12 derniers mois.
Les résultats montrent également que des incertitudes subsistent quant à la capacité des technologies d’assistance et de l’éducation à réduire le nombre de chutes ; des recherches plus approfondies et de meilleure qualité sont donc nécessaires. En outre, l’efficacité des modifications du domicile visant à réduire les chutes en augmentant la capacité à effectuer les activités de la vie quotidienne de manière autonome ne peut être déterminée à l’heure actuelle, car on n’a trouvé aucune étude complète évaluant cet aspect.
Vous ne savez pas si vous présentez un risque élevé de chute ? Consultez votre équipe de soins de santé pour vous aider à évaluer votre niveau de risque et discuter des ressources d’évaluation environnementale disponibles au sein de votre collectivité.