La douleur. Un petit mot qui a un impact énorme.
Des genoux écorchés de l’enfance au chagrin d’amour de l’adolescence, en passant par la maladie à l’âge adulte, nous ressentons différents types de douleur tout au long de notre vie. Certaines douleurs sont légères et passagères, tandis que d’autres durent longtemps ou sont suffisamment graves pour nous amener à consulter un professionnel de la santé.
En fait, lorsqu’on examine ce qui pousse les gens à consulter un médecin, la douleur arrive en tête (1 ; 2).
Les personnes atteintes de démence constituent l’un des groupes les plus touchés par la douleur (1). Au cours des 26 prochaines années, on estime que le nombre de personnes atteintes de démence passera de 55 millions à plus de 152 millions (3 ; 4). Environ 50 % de ces personnes éprouveront de la douleur dans leur vie quotidienne (1 ; 5-8). Il est donc extrêmement important, tant pour les patients et les patientes que pour les personnes qui les soignent, de trouver des stratégies pour aider à prendre en charge la douleur.
Quelle est donc la stratégie à adopter pour aider à la prise en charge de la douleur dans cette population ? Étonnamment, la médication n’est pas la solution privilégiée. Étant donné que la plupart des personnes atteintes de démence prennent déjà plusieurs médicaments et sont exposées à des effets secondaires négatifs liés à la prise de ces nombreux médicaments, l’approche privilégiée pour la prise en charge de la douleur est celle des stratégies non médicamenteuses (1 ; 5 ; 9).
Toutefois, une revue systématique récente a permis d’examiner de manière plus approfondie les données probantes relatives à l’utilisation d’options non médicamenteuses pour atténuer la douleur chez les personnes atteintes de démence (1).
Ce que la recherche nous apprend
L’étude se penche plus particulièrement sur les options non médicamenteuses telles que les massages, l’exercice, la méditation, la peinture et les soins robotisés. Ces stratégies sont comparées au fait de ne rien recevoir du tout ou d’être sur une liste d’attente pour recevoir quelque chose, des soins palliatifs, une visite amicale, un médicament ou un traitement standard contre la douleur, la lecture de livres ou de magazines, ou encore de l’éducation sanitaire. En fin de compte, les résultats révèlent que les stratégies non médicamenteuses peuvent contribuer à réduire la douleur chez les personnes atteintes de démence, mais que l’effet semble de courte durée, à savoir de 4 à 8 semaines après l’adoption de la stratégie.
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étayer ces résultats et nous aider à mieux comprendre quels sont les groupes d’âge des personnes âgées pour lesquels ces stratégies sont efficaces, comment les mettre en œuvre de la meilleure façon et comment les stratégies individuelles fonctionnent (1).
Dans l’immédiat, si une personne atteinte de démence ressent de la douleur, elle, ou la personne qui s’occupe d’elle, doit en discuter avec l’équipe soignante. La collaboration permet d’élaborer un plan sur mesure de prise en charge de la douleur qui tient compte des besoins, des préférences et des capacités du patient ou de la patiente.