Pour la plupart d’entre nous, les premières choses auxquelles nous pensons quand il s’agit de démence sont les déclins cognitifs et fonctionnels associés à la maladie. Cependant, certains aspects de la démence comme l’agressivité, l’agitation, l’anxiété et la psychose (1-4) ont un impact important sur la vie des patients et des personnes qui les soignent.
En particulier, l’agitation, qui touche près de 90 % des patients atteints de démence (5 ; 6), affaiblit la capacité du patient à s’engager dans des activités essentielles ou souhaitables, perturbe les relations, diminue la qualité de vie et constitue même un facteur d’admission dans les établissements de soins de longue durée (7-10). Pour les aidants naturels et professionnels, l’agitation des patients donne également lieu à des sentiments d’impuissance, de stress et à de mauvais résultats sur le plan de la santé (1 ; 11-13).
Étant donné que les médicaments employés pour traiter l’agitation, tels que les antipsychotiques, ne sont pas très efficaces et comportent des risques potentiellement sérieux, vous vous demandez si les options non pharmacologiques sont une solution de rechange utile (7 ; 14). La réponse basée sur une revue systématique récente est… oui, pour certaines d’entre elles du moins (5) !
Ce que la recherche nous apprend
Les options non pharmacologiques évaluées dans cette revue systématique incluent : la massothérapie (par exemple, des massages des mains ou des pieds), des interventions personnellement conçues en fonction des capacités et des préférences des personnes, la zoothérapie (par exemple, caresser, brosser, ou nourrir un chien), les interventions avec un animal de compagnie robotisé, la luminothérapie, la musicothérapie, la thérapie de réminiscence, l’aromathérapie, l’exercice physique, la planification du soin de la démence (dementia-care mapping ou DCM), et l’hortithérapie (c.-à-d., reliée aux plantes et au jardinage). Les gens s’engageant dans ces approches non pharmacologiques sont généralement comparés aux gens recevant les soins habituels ou un placebo (par exemple, des présentations éducatives, des pulvérisations d’eau, etc.).
Les résultats démontrent que la massothérapie peut conduire à des diminutions modérées de l’agitation chez les adultes atteints de démence, par rapport aux soins habituels ou au placebo, tandis que les interventions personnalisées, la zoothérapie et les interventions avec des animaux de compagnie robotisés peuvent entraîner de légères diminutions de l’agitation. On n’observe pas de bénéfice avec aucune des sept autres approches non pharmacologiques évaluées (5).
Si vous êtes une personne atteinte de démence ou le prestataire de soins d’une personne atteinte de cette maladie et que vous êtes aux prises avec de l’agitation, essayez d’ajouter une option non pharmacologique à votre arsenal de traitement. Avec plusieurs approches montrant du potentiel, il y a plus de choix et une meilleure chance de trouver une stratégie qui fonctionne pour vous ou votre proche. Un prestataire de soins de santé peut vous aider à intégrer de nouvelles approches dans votre plan de traitement.