Des souvenirs heureux liés à l’enfance, un voisinage connu et de confiance… Ce n’est pas pour rien que les gens préfèrent vieillir chez eux, dans leur maison, leur quartier, leur communauté ! En effet, lorsqu’on connaît bien sa maison, ses voisins et son quartier, il est beaucoup plus facile de compenser les déficits physiques et cognitifs liés au vieillissement. L’attachement à un lieu et la réminiscence de souvenirs heureux contribuent au bien-être des individus et des communautés.
Mais que signifie « l’attachement à un lieu » pour les personnes âgées ?
Ce que la recherche nous apprend
Une récente revue systématique a examiné 29 études sur ce lien fort qui unit les personnes âgées à un lieu, que ce soit une pièce, une maison, un parc, un quartier... (1) Les résultats ont mis en lumière les cinq dimensions principales de l’attachement à un lieu :
1. Attachement physique
Les personnes âgées s’attachent aux environnements qui sont adaptés à leurs réalités. Un quartier où l’accès aux hôpitaux, parcs et autres services publics est facile et où les déplacements sont sécuritaires leur permet d’être indépendants et de participer à la vie communautaire de façon autonome. Les personnes âgées s’attachent aussi à la configuration de leur environnement, au paysage et au climat.
2. Attachement social
L’attachement social réfère aux attraits sociaux et collectifs, par exemple le sentiment de sécurité dans le quartier, la composition de la population, la participation sociale et bénévole, le soutien de la communauté et la cohésion sociale. Pouvoir compter sur le soutien d’un voisin, avoir un parent qui habite à proximité et avoir un sentiment d’appartenance à sa communauté sont des aspects qui font toute la différence.
3. Attachement économique
La dimension économique fait référence à la valeur matérielle et financière de ce lieu. Être propriétaire de sa maison, ne plus avoir d’hypothèque, avoir un emploi rémunéré ou bénévole dans son quartier ou encore avoir accès à des infrastructures (par exemple, avoir un accès à l’Internet) favorisent l’attachement.
4. Attachement psychologique
La dimension psychologique concerne les liens émotionnels qui s’établissent entre la personne et l’environnement et qui sont à l’origine de son attachement. Par exemple, les gens se souviennent des moments heureux associés à leur maison ou aux activités plaisantes dans leur quartier et avec leur voisinage. Ils connaissent bien les lieux et se sentent en contrôle et en confiance dans cet environnement.
5. Attachement autobiographique
Cette dimension comprend tout ce qui est lié au passé et au présent de la vie d’une personne. Il peut s’agir de souvenirs et d’événements marquants qui ont eu lieu, que ce soit un mariage, la naissance d’un enfant, le décès d’un proche, la proximité de la parenté, etc.
Et s’il faut déménager ?
La perte d’autonomie et le déclin des capacités entraînent souvent la décision de déménager dans un logement plus sécuritaire où des soins seront offerts. Les facteurs qui pèsent le plus dans la balance lorsque les personnes âgées doivent prendre cette décision sont sociaux et psychologiques, et non purement pratiques ou économiques. Avoir une meilleure compréhension de l’éventail de facteurs influençant les personnes âgées (dont la notion d’attachement) aidera les proches et les professionnels à mieux les soutenir dans le processus décisionnel.