Quitter sa maison… mais pour aller où ?

Les messages clés

  • Les aînés désirent rester chez eux et être indépendants le plus longtemps possible, mais ont parfois besoin davantage de soutien et de soins.

  • Différents types de logements existent pour maintenir leur autonomie, soutenir les relations sociales, la santé et le bien-être, assurer la sécurité et l’indépendance, ainsi que favoriser leur participation à des activités.

  • Prenez le temps de bien analyser vos besoins et d’examiner les différentes options qui s’offrent à vous.

Faites-vous partie de la majorité des aînés qui désire vieillir à la maison le plus longtemps possible? Il y a en effet plusieurs avantages à vieillir chez soi : sentiment d’appartenance, participation à la vie communautaire, soutien du voisinage, meilleure santé physique et mentale.

Comme le degré d’autonomie et les besoins varient d’une personne à l’autre et qu’il est parfois impossible de répondre aux besoins en termes de soutien et de soins, il faut parfois se tourner vers d’autres types de logements. Certains offriront des aménagements physiques plus souples et adaptables, ainsi qu’un meilleur accès à des soins et des services, et vous permettront d’entretenir des liens sociaux et de participer à des activités.

Si vous pensez devoir quitter votre domicile, mais que vous êtes encore actif et autonome, connaissez-vous les options qui s’offrent à vous?

Ce que la recherche nous apprend

Une récente revue systématique a recensé 46 études examinant les modèles de logement communautaire soutenant le vieillissement « chez soi ».(1) Cinq modèles ont été identifiés.

- Les modèles de type « villages » sont des quartiers pour aînés offrant aux résidents un accès à des services, des activités et des commodités pour favoriser une vie autonome et une vie sociale active au sein de la communauté.(2)

- Les communautés de retraite « naturelles » sont des communautés qui comptent une grande proportion de résidents de plus de 60 ans. Ces communautés n’ont toutefois pas été spécifiquement planifiées ou conçues pour répondre aux besoins des personnes âgées vivant de façon autonome dans leur domicile. Ces communautés évoluent naturellement au fur et à mesure que les personnes vieillissent sur place ou migrent dans la même région.(3)

- Les modèles de cohabitation sont conçus pour ressembler à un environnement domiciliaire misant sur l’esprit de communauté (et même parfois un environnement intergénérationnel). Ces modèles favorisent la vie privée tout en offrant un accès à des espaces partagés et une certaine interdépendance entre les résidents pour réduire le fardeau individuel. Du soutien formel et informel est offert pour accroître la sécurité et l'indépendance des résidents.(4)

- Les modèles de communauté de retraite offrant des services, des soins et des loisirs. Ils visent à soutenir la capacité des résidents à vieillir sur place en répondant à leurs besoins à mesure qu'ils vieillissent et nécessitent plus de soutien et de soins. On souhaite ainsi prévenir leur déménagement dans des établissements de soins de longue durée si les niveaux de soins changent.(5)

- Les modèles de logements adaptés sont des logements offrant des services adaptés qui favorisent une vie autonome. Ces logements visent parfois à offrir des logements abordables et ainsi contrôler les dépenses associées aux établissements de soins.(6)

Si vous souhaitez déterminer le modèle qui vous convient le mieux, il y a quatre principaux éléments à considérer selon la revue systématique :

1. Les relations sociales : L’un des aspects importants pour soutenir un vieillissement optimal, c’est la possibilité de créer des liens avec les membres de sa communauté. Portez attention à l’environnement bâti, à la disponibilité et à l’accès aux services, au soutien social et aux attitudes des autres résidents.

2. La santé et le bien-être : Il est important de réfléchir à quel modèle est le plus propice à offrir un environnement pouvant contribuer à votre santé et votre bien-être. L’accès à des espaces partagés, tels que des parcs, des jardins ou des piscines, ainsi qu’à des activités communes vous permettra de sortir de votre isolement, de vous réaliser par le bénévolat et l’entretien des installations communes, de jardiner et d’améliorer votre santé physique et mentale.

3. Le sentiment de sécurité et l’autonomie : Il est important de vous sentir en sécurité dans votre logement.  Certains peuvent être adaptés en fonction de vos limitations physiques, ce qui vous permettra de vaquer à vos tâches quotidiennes sans aide extérieure.

4. La participation aux activités : Comme les activités sociales, physiques et de loisirs se déroulent généralement en dehors de l’espace privé, assurez-vous qu’il y a des espaces communs sur le site ou des parcs communautaires sécuritaires à proximité. De plus, certains milieux permettent aux résidents d’organiser eux-mêmes des rassemblements ou des activités informelles, au gré des affinités, des nouvelles amitiés et des intérêts de chacun, comme à la maison !

Soyez proactifs

Les décisions relatives au logement sont complexes et sensibles.

- Réfléchissez à vos besoins actuels et futurs, et mais aussi à vos valeurs et préférences personnelles (et n’hésitez pas à les communiquer).

- Discuter des différentes options disponibles avec vos proches et vos professionnels de la santé et des services sociaux (et n’oubliez pas d’examiner si des modifications domiciliaires, l’ajout de services ou de nouvelles technologies d’assistance vous permettrait de demeurer encore dans votre résidence).


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À Propos des Auteurs

Références

  1. Chum K, Fitzhenry G, Robinson K, Murphy M, Phan D, Alvarez J, Hand C, Laliberte Rudman D, and McGrath C, Examining community-based housing models to support aging in place: A scoping review.The Gerontologist, 2020.

  2. Greenfield EA. Support from neighbors and aging in place: can NORC programs make a difference? The Gerontologist, 2016, 56(4): 651-659.

  3. Wikström BM. Congregate housing for old people: The importance of the physical environment and perceived sense of security. Australian Journal of Primary Health, 2007, 13(3): 85-90.

  4. McDonough KE and Davitt JK. It takes a village: Community practice, social work, and aging-in-place. Journal of Gerontological Social Work, 2011, 54(5): 528-541. 

  5. Young Y, Inamdar S, and Hannan EL. Comparison study on functional outcomes and perceived quality of life between all-inclusive and fee-for-service continuing care retirement communities. Journal of the American Medical Directors Association, 2010, 11(4): 257-262.

  6. Corneliusson L, Sköldunger A, Sjögren K, Lövheim H, Wimo A, Winblad B, Sandman P and Edvardsson D. Residing in sheltered housing versus ageing in place–Population characteristics, health status and social participation. Health & Social Care in the Community, 2019, 27: e313-322.

AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ: Ces résumés sont fournis à titre informatif seulement. Ils ne peuvent pas remplacer les conseils de votre propre professionnel de la santé. Les résumés peuvent être reproduits à des fins éducatives sans but lucratif. Toute autre utilisation doit être approuvée par le Portail du vieillissement optimal de McMaster (info@mcmasteroptimalaging.org).

Plusieurs de nos billets de blogue ont été rédigés avant la pandémie de COVID-19 et ne reflètent donc pas nécessairement les dernières recommandations de santé publique. Bien que le contenu de ces billets de blogue (qu’ils soient nouveaux ou plus anciens) identifie des activités qui favorisent un vieillissement optimal, il est important de s'en tenir aux recommandations de santé publique les plus récentes en matière de prévention et de risques. Il se peut que certaines des activités suggérées dans ces billets de blogue doivent être modifiées ou évitées complètement afin de se conformer aux nouvelles recommandations en matière de santé publique. Pour consulter les dernières mises à jour de l'Agence de la santé publique du Canada, veuillez visiter son site Web.