Retrouver le calme avec des options non pharmacologiques pour les personnes atteintes de démence

Les messages clés

  • Près de 90 % des personnes atteintes de démence éprouveront de l’agitation, un problème de comportement qui nuit à la santé et à la vie des patients et de leurs soignants.   
  • Les options non pharmacologiques telles que la massothérapie, les interventions personnalisées, la zoothérapie et les interventions avec des animaux de compagnie robotisés peuvent aider à réduire un peu ou modérément l’agitation chez les adultes atteints de démence.  
  • Essayez d’ajouter une option non pharmacologique à votre boîte à outils de prise en charge de l’agitation. Consultez un prestataire de soins de santé pour déterminer l’approche la plus appropriée à utiliser et la meilleure façon de l’intégrer dans un plan de traitement.  

Pour la plupart d’entre nous, les premières choses auxquelles nous pensons quand il s’agit de démence sont les déclins cognitifs et fonctionnels associés à la maladie. Cependant, certains aspects de la démence comme l’agressivité, l’agitation, l’anxiété et la psychose (1-4) ont un impact important sur la vie des patients et des personnes qui les soignent.


En particulier, l’agitation, qui touche près de 90 % des patients atteints de démence (5 ; 6), affaiblit la capacité du patient à s’engager dans des activités essentielles ou souhaitables, perturbe les relations, diminue la qualité de vie et constitue même un facteur d’admission dans les établissements de soins de longue durée (7-10). Pour les aidants naturels et professionnels, l’agitation des patients donne également lieu à des sentiments d’impuissance, de stress et à de mauvais résultats sur le plan de la santé (1 ; 11-13).


Étant donné que les médicaments employés pour traiter l’agitation, tels que les antipsychotiques, ne sont pas très efficaces et comportent des risques potentiellement sérieux, vous vous demandez si les options non pharmacologiques sont une solution de rechange utile (7 ; 14). La réponse basée sur une revue systématique récente est… oui, pour certaines d’entre elles du moins (5) !


Ce que la recherche nous apprend

Les options non pharmacologiques évaluées dans cette revue systématique incluent : la massothérapie (par exemple, des massages des mains ou des pieds), des interventions personnellement conçues en fonction des capacités et des préférences des personnes, la zoothérapie (par exemple, caresser, brosser, ou nourrir un chien), les interventions avec un animal de compagnie robotisé, la luminothérapie, la musicothérapie, la thérapie de réminiscence, l’aromathérapie, l’exercice physique, la planification du soin de la démence (dementia-care mapping ou DCM), et l’hortithérapie (c.-à-d., reliée aux plantes et au jardinage). Les gens s’engageant dans ces approches non pharmacologiques sont généralement comparés aux gens recevant les soins habituels ou un placebo (par exemple, des présentations éducatives, des pulvérisations d’eau, etc.).


Les résultats démontrent que la massothérapie peut conduire à des diminutions modérées de l’agitation chez les adultes atteints de démence, par rapport aux soins habituels ou au placebo, tandis que les interventions personnalisées, la zoothérapie et les interventions avec des animaux de compagnie robotisés peuvent entraîner de légères diminutions de l’agitation. On n’observe pas de bénéfice avec aucune des sept autres approches non pharmacologiques évaluées (5). 


Si vous êtes une personne atteinte de démence ou le prestataire de soins d’une personne atteinte de cette maladie et que vous êtes aux prises avec de l’agitation, essayez d’ajouter une option non pharmacologique à votre arsenal de traitement. Avec plusieurs approches montrant du potentiel, il y a plus de choix et une meilleure chance de trouver une stratégie qui fonctionne pour vous ou votre proche. Un prestataire de soins de santé peut vous aider à intégrer de nouvelles approches dans votre plan de traitement.


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À Propos des Auteurs

Références

  1. Jutkowitz E, Brasure M, Fuchs E, et coll. Les interventions de prestation de soins visant à gérer l'agitation et l'agressivité dans la démence chez les résidents des centres d'hébergement et de soins de longue durée ainsi que des logements avec assistance: Une revue systématique et méta-analyse. J Am Geriatr Soc. 2016; 64(3):477-488. doi: 10.1111/jgs.13936.
  2. Trivedi D, Goodman C, Dickinson A, et coll. A protocol for a systematic review of research on managing behavioural and psychological symptoms in dementia for community-dwelling older people: Evidence mapping and syntheses. Syst Rev. 2013; 2:1-9.
  3. Dementia Initiative. Dementia care: The quality Chasm 2013. [Internet] 2013. [consulté en décembre 2020]. Disponible en ligne :  https://www.nursinghometoolkit.com/additionalresources/DementiaCare-TheQualityChasm-AWhitePaper.pdf
  4. Lyketsos CG, Carrillo MC, Ryan JM, et coll. Neuropsychiatric symptoms in Alzheimer’s disease. Alzheimers Dement. 2011; 7:532-539.
  5. Leng M, Zhao Y, Wang Z. Efficacité comparative des interventions non pharmacologiques sur l'agitation chez les personnes atteintes de démence: une revue systématique et méta-analyse bayésienne en réseau. Int J Nurs Stud. 2020; 102:103489. doi: 10.1016/j.ijnurstu.2019.103489.
  6. van der Linde RM, Dening T, Stephan B, et coll. Longitudinal course of behavioural and psychological symptoms of dementia: Systematic review. Br J Psychiatry. 2016; 209(5):366-377. doi: 10.1192/bjp.bp.114.148403.
  7. Livingston G, Kelly L, Lewis-Holmes E, et coll. Les interventions non pharmacologiques pour l'agitation dans la démence : une revue systématique des essais contrôlés randomisés.. Br J Psychiatry. 2014; 205:436-442. doi: 10.1192/bjp.bp.113.141119.
  8. Wetzels RB, Zuidema SU, de Jonghe JFM, et coll. Determinants of quality of life in nursing home residents with dementia. Dement Geriatr Cogn Disord. 2010; 29:189-197.
  9. Draper B, Snowdon J, Meares S, et coll. Case-controlled study of nursing home residents referred for treatment of vocally disruptive behavior. Int Psychogeriatr. 2000; 12:333-344.
  10. Morris LW, Morris RG, Britton PG. The relationship between marital intimacy, perceived strain and depression in spouse caregivers of dementia sufferers. Br J Med Psychol. 1988; 61:231-236.
  11. Black W, Almeida OP. A systematic review of the association between the behavioral and psychological symptoms of dementia and burden of care. Int Psychogeriatr. 2004; 16:295-315.
  12. Ornstein K, Gaugler JE. The problem with “problem behaviors”: A systematic review of the association between individual patient behavioral and psychological symptoms and caregiver depression and burden within the dementia patient-caregiver dyad. Int Psychogeriatr. 2012; 24:1536-1552.
  13. Pinquart M, Sorensen S. Associations of stressors and uplifts of caregiving with caregiver burden and depressive mood: A meta-analysis. J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci. 2003; 58B:112-128.
  14. Maher AR, Maglione M, Bagley S, et coll. Efficacy and comparative effectiveness of atypical antipsychotic medications for off-label uses in adults: A systematic review and meta-analysis. JAMA. 2011; 306:1359-1369.

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