Adapter les domiciles pour vieillir chez soi

Les messages clés

  • Les aînés sont admissibles à divers incitatifs fiscaux, des programmes et des services pour favoriser le maintien à domicile.
  • Les modifications domiciliaires permettent de vieillir chez soi, et ce, de façon sécuritaire et autonome.
  • Il est encore plus efficace de coupler ces modifications domiciliaires à l’évaluation et l’élimination des risques, ainsi qu’à la formation des aidants et des aînés.

La majorité des aînés désirent rester à la maison le plus longtemps possible, mais la plupart des domiciles n’ont pas été pensés pour tenir compte de leurs besoins au fur et à mesure qu’ils vieillissent.(1)

Plusieurs gouvernements ont d’ailleurs mis en place des incitatifs fiscaux, programmes et services pour favoriser le maintien à domicile. Ces aides permettent notamment de faire certaines rénovations, mais aussi de favoriser l'accès à diverses technologies d’assistance pour assurer la sécurité, comme un bouton panique, une baignoire adaptée, des barres d’appui, ou encore un fauteuil sur rail pour monter et descendre les escaliers.(2)

Les aînés qui ont des limitations cognitives et fonctionnelles et dont le domicile n’est pas aménagé pour répondre à leurs besoins ni assurer leur sécurité envisagent parfois de déménager dans un établissement pour y obtenir l’aide requise. Ceci peut représenter un fardeau financier accru pour les aînés, leurs familles et le système de santé et de services sociaux (sans oublier l’impact social et émotionnel d’un tel changement). Toutefois, puisque les aînés préfèrent souvent rester chez eux le plus longtemps possible, les modifications domiciliaires semblent être une stratégie prometteuse afin de rester dans le confort de leur maison tout en améliorant leurs capacités à réaliser leurs activités quotidiennes et en assurant leur sécurité et leur bien-être. Mais que sait-on de l’efficacité de telles modifications domiciliaires?

Ce que la recherche nous apprend

Une revue systématique de 36 études a été effectuée pour examiner l’efficacité des modifications domiciliaires afin de favoriser le maintien à domicile et la participation communautaire des aînés (2). Les résultats indiquent que les modifications domiciliaires peuvent être bénéfiques à plusieurs égards, notamment:

Améliorer les capacités cognitives et fonctionnelles des aînés

Les aînés dont le domicile a été adapté et qui ont aussi été accompagnés par des professionnels (comme des ergothérapeutes, des physiothérapeutes, ou des infirmières) ont vu une amélioration de leurs capacités cognitives et fonctionnelles. À titre d’exemple, les personnes âgées frêles chez qui des modifications domiciliaires ont été apportées avaient moins de difficultés à réaliser leurs activités de la vie quotidienne, avaient moins peur de faire des chutes, démontraient une plus grande autonomie et vivaient dans un domicile généralement plus sécuritaire. Ces modifications domiciliaires étaient faites en complément à d’autres interventions visant à leur offrir de la formation, mais aussi à des entrainements offerts par des ergothérapeutes et des physiothérapeutes afin de renforcer leur force et leur équilibre.

Soutenir les proches aidants

Les effets positifs des interventions de modifications domiciliaires ont aussi été démontrés sur les proches aidants d’aînés atteints de démence. Le fait de pouvoir compter sur des technologies d’assistance efficaces peut faciliter les routines de soins. En créant un environnement plus sécuritaire, ces interventions permettent également aux aidants de se sentir moins stressés, plus compétents, et de mieux gérer les comportements difficiles et les pertes de mémoire des aînés atteints de démence à qui ils prodiguent des soins.

Réduire les risques de chutes

Des modifications domiciliaires couplées à au moins une autre intervention visant la prévention des chutes, comme des interventions faites par des ergothérapeutes et physiothérapeutes, une évaluation des risques résidentiels et un plan pour les éliminer ont permis de réduire les chutes.

Fait à noter, aucune des études recensées par cette revue systématique ne s’est penchée sur l’effet des modifications domiciliaires sur la participation communautaire des aînés.

Cela dit, les résultats de cette revue systématique peuvent servir de guide concernant les modifications domiciliaires pouvant améliorer les capacités fonctionnelles des aînés, réduire les chutes et aider les aidants à prodiguer des soins, tout cela afin de permettre aux aînés atteints de divers problème de santé à vieillir chez soi. Il a été démontré que les modifications domiciliaires couplées avec d’autres interventions sont plus efficaces. On peut penser que l’évaluation rigoureuse des facteurs de risque présents dans l’environnement des aînés, la mise en œuvre d’un plan pour remédier à la situation, ainsi que la formation de l’aidant et de l’aîné quant à l’utilisation sécuritaire des technologies d’assistance permettront aux aînés de vieillir dans leur domicile le plus longtemps possible, de façon sécuritaire et digne.

Par ailleurs, les ergothérapeutes, dont le rôle consiste à planifier et superviser des programmes d’activités pour des personnes atteintes d’une incapacité physique, psychologique ou mentale, semblent être des professionnels tout désignés pour soutenir la mise en œuvre de ces interventions. Aussi, n’hésitez pas à faire affaire avec une main-d’œuvre spécialisée : des professionnels de la construction sont de plus en plus familiers avec les normes de sécurité et les adaptations domiciliaires requises pour les personnes âgées ayant divers problèmes de santé.(1;4)


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Références

  1. Conseil canadien de la sécurité. Liste de modifications domiciliaires: sécurité pour les aînés. 2006 [Internet]. [cité en mai 2018]. Disponible à https://canadasafetycouncil.org/liste-de-modifications-domiciliaires-2/?lang=fr
  2. Mattison CA, Waddell K, Wang RH, Wilson MG. Citizen brief: Enhancing equitable access to assistive technologies in Canada. Hamilton: McMaster Health Forum, 5 May 2017. [Internet]. [cité en mai 2018]. Disponible à https://www.mcmasterforum.org/docs/default-source/product-documents/citizen-briefs/asst-tech-cb.pdf?sfvrsn=4
  3. Stark S, Keglovits M, Arbesman M, Lieberman D. L'effet des modifications domiciliaires sur la participation communautaire des aînés ayant diverses conditions de santé: une revue systématique. American Journal of Occupational Therapy. 2017;71(2):1-11.
  4. Société canadienne d'hypothèques et de logement. Vieillir chez soi. 2018 [Internet]. [cité en mai 2018]. Disponible à https://www.cmhc-schl.gc.ca/fr/prin/coco/viso/index.cfm

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