Imaginez que vous soyez à mi-chemin d’une randonnée avec le groupe de marche de votre quartier, que vous organisiez un dîner pour vos amis et votre famille ou que vous soyez sur le point de vous endormir après une longue journée, lorsque vous ressentez une soudaine envie d’uriner. Cette envie est difficile à réfréner et vous pousse à vous précipiter à plusieurs reprises vers la salle de bain la plus proche pour vous soulager, de jour comme de nuit, et parfois même à uriner accidentellement (1-3). L’ensemble de ces symptômes caractérise l’« hyperactivité de la vessie », une affection qui peut entraîner un sentiment de gêne, d’isolement et de stress, et avoir des répercussions sur la santé mentale et la qualité de vie des personnes concernées (1 ; 3 ; 4).
Si vous ressentez ces symptômes et les effets négatifs qui s’ensuivent, sachez que vous n’êtes pas seul. Au Canada, on estime que plus d’une personne âgée sur cinq est confrontée à des problèmes liés au contrôle de sa vessie (5). Étant donné le grand nombre de personnes touchées, il est essentiel de trouver des traitements efficaces.
Les thérapies comportementales constituent l’une des catégories de traitement disponibles. En fait, elles tendent à être la première stratégie recommandée par les prestataires de soins de santé (1 ; 6 ; 7). Ces thérapies comprennent des stratégies telles que la rééducation vésicale et l’entraînement des muscles du plancher pelvien. La rééducation vésicale est particulièrement intéressante étant donné que les recherches sur les stratégies efficaces la regroupent souvent avec d’autres approches au lieu de l’étudier séparément (1). Vous vous demandez peut-être où en sont les données probantes sur la rééducation vésicale.
Ne vous posez plus de questions ! Une revue systématique s’est efforcée de remédier aux problèmes liés à cette lacune en étudiant les effets de la rééducation vésicale chez les adultes souffrant de vessie hyperactive. La rééducation vésicale consiste à informer le patient ou la patiente sur le fonctionnement de la vessie et de la miction, à l’entraîner à uriner selon un calendrier précis afin d’en améliorer le contrôle et à l’encourager à poursuivre l’entraînement (1).
Ce que la recherche nous apprend
L’étude compare la rééducation vésicale à l’absence de traitement, à l’entraînement des muscles du plancher pelvien et à une classe de médicaments connus sous le nom d’anticholinergiques. La recherche montre que, par rapport à l’absence de traitement et aux médicaments anticholinergiques, la rééducation vésicale peut être plus efficace pour guérir ou améliorer les symptômes de la vessie hyperactive chez les adultes. En outre, la rééducation vésicale peut réduire le nombre d’épisodes de mictions accidentelles par rapport à l’absence de traitement. En ce qui concerne l’amélioration de la qualité de vie et le nombre d’épisodes de mictions accidentelles dans les 24 heures, il se peut qu’il n’y ait pas une grande différence entre la rééducation vésicale et l’entraînement des muscles du plancher pelvien.
Cela dit, ces résultats doivent être fondés sur plusieurs considérations. Tout d’abord, les résultats actuels se basent sur des preuves de certitude très faible à faible. Cela signifie que les données actuelles sont incertaines et que les résultats sont susceptibles de changer au fur et à mesure que d’autres études seront publiées. Deuxièmement, d’autres recherches de haute qualité sont nécessaires pour étayer ces résultats et mieux comprendre la rééducation vésicale pour la vessie hyperactive (1).
Les personnes intéressées par la rééducation vésicale doivent travailler avec leur équipe de soins de santé pour établir un calendrier des mictions et un plan d’éducation et de soutien psychologique.