L’incontinence urinaire se définit comme la perte involontaire du contrôle de la vessie (1 ; 2). Il existe différents types d’incontinence urinaire. Les trois principaux types sont l’incontinence à l’effort, l’incontinence d’urgence et l’incontinence mixte. L’incontinence à l’effort se traduit par des fuites d’urine involontaires lors d’un effort, par exemple en éternuant. L’incontinence d’urgence est la perte involontaire d’urine pendant une envie soudaine d’uriner ou juste après. L’incontinence mixte est une combinaison de plusieurs types d’incontinence (1).
Les fuites urinaires peuvent sembler un simple désagrément, mais c’est loin d’être le cas. Les fuites urinaires peuvent entraîner une dépression majeure, de la détresse, de l’isolement social, des infections urinaires, des plaies de lit (escarres), une gêne dans les activités de la vie quotidienne et une réduction de la qualité de vie, pour n’en citer que quelques-uns (1 ; 3-6). Au Canada, plus de trois millions de personnes souffrent d’incontinence urinaire. Bien que cette affection touche aussi bien les hommes que les femmes, elle est plus fréquente chez ces dernières. En effet, 33 % des Canadiennes de plus de 40 ans déclarent présenter des symptômes d’incontinence urinaire, contre 16 % des hommes (2).
Heureusement, il existe divers traitements visant à prendre en charge ou à guérir l’incontinence urinaire. Il s’agit notamment de traitements conservateurs, tels que les dispositifs mécaniques, les thérapies physiques, l’éducation, les conseils en matière de comportement et de mode de vie, les interventions psychologiques et les thérapies alternatives, qui constituent souvent la première ligne de traitement avant d’essayer des options telles que les médicaments ou une opération chirurgicale. Un récent survol des revues systématiques a synthétisé l’efficacité des traitements conservateurs chez les femmes (1).
Comment ces traitements conservateurs tiennent-ils la route ?
Ce que la recherche nous apprend
L’étude s’est penchée sur les différents traitements conservateurs, les types d’incontinence urinaire et les comparaisons. Le degré de certitude des preuves va de très faible à élevé et la plupart des résultats se basent sur des analyses contenant des données provenant d’un seul essai. Dans l’ensemble, cela souligne la nécessité de poursuivre les recherches et d’obtenir des données probantes de meilleure qualité. Cela dit, la revue systématique met en évidence plusieurs résultats clés basés sur des preuves de certitude modérée à élevée pour l’entraînement des muscles du plancher pelvien, la perte de poids, les cônes vaginaux et la stimulation électrique par rapport à l’absence de traitement, aux soins habituels, au placebo ou à un traitement fictif (un simulacre).
L’entraînement des muscles du plancher pelvien, qui consiste à faire des exercices de contraction et de relâchement des muscles du plancher pelvien, permet d’améliorer ou de guérir l’incontinence urinaire et d’améliorer la qualité de vie chez les femmes souffrant de la plupart des types d’incontinence urinaire. Des caractéristiques telles que : 1) des exercices plus intenses et un entraînement plus fréquent, 2) un niveau plus élevé de supervision individuelle par un professionnel de la santé, et 3) l’ajout de stratégies comportementales ou d’adhésion au traitement qui encouragent une pratique continue peuvent améliorer l’efficacité de l’entraînement des muscles du plancher pelvien. On a également été démontré que la perte de poids, une modification du mode de vie, améliore ou guérit l’incontinence urinaire chez les femmes souffrant de la plupart des types d’incontinence urinaire.
En outre, les cônes vaginaux, qui sont des dispositifs de taille et de poids variables, ont montré des avantages. Ces dispositifs se placent dans le vagin et, pour éviter qu’ils ne tombent, les muscles du plancher pelvien doivent se contracter. Cela permet de renforcer ces muscles. Les cônes vaginaux peuvent améliorer ou guérir l’incontinence urinaire chez les femmes souffrant d’incontinence à l’effort.
Enfin, la stimulation électrique, qui fait appel à des dispositifs implantables ou non implantables qui envoient des courants électriques aux nerfs ou aux muscles impliqués dans le fonctionnement de la vessie, peut améliorer ou guérir l’incontinence urinaire chez les femmes souffrant d’incontinence d’urgence (1).
Ces résultats sont difficiles à analyser. Le mieux est de commencer par consulter votre équipe soignante si vous présentez des symptômes d’incontinence urinaire. Cela vous aidera à identifier le type d’incontinence dont vous souffrez. Vous pourrez ainsi discuter de toutes les options thérapeutiques disponibles, de leurs avantages et de leurs inconvénients, y compris les traitements conservateurs. Ensemble, vous pourrez choisir le traitement qui répond le mieux à vos besoins.