La démence, qui découle de diverses maladies, affecte la mémoire, la faculté de penser et la capacité d’une personne à accomplir ses activités quotidiennes (1). On estime qu’au Canada environ un adulte sur quatre âgé de plus de 85 ans a reçu un diagnostic de démence (2). Pour les personnes atteintes de démence, les problèmes de sommeil sont trop fréquents. Cette situation peut être très stressante non seulement pour la personne concernée, mais aussi pour ceux et celles qui s’occupent d’elle.
Les difficultés de sommeil peuvent se traduire par une aggravation de l’errance, des troubles cognitifs, de l’agitation et des chutes accidentelles (3).
Il n’y a toujours pas de preuves suffisantes pour justifier l’utilisation de médicaments pour traiter les problèmes de sommeil chez les personnes atteintes de démence (3;4). Cela a conduit les scientifiques à étudier les options non médicamenteuses qui pourraient être utiles pour réduire ou prévenir les troubles du sommeil. Une revue systématique récente comparant les options non médicamenteuses aux soins habituels, principalement dans les centres d’hébergement et de soins de longue durée, apporte un éclairage sur ce sujet (3).
Ce que la recherche nous apprend
Les interventions non médicamenteuses évaluées dans l’étude comprennent un large éventail de stratégies, telles que : des programmes d’exposition à la lumière comme la luminothérapie, des activités physiques comme la marche et des exercices pour les jambes et les bras, des activités sociales comme des discussions avec d’autres personnes, le massage du dos avec des mouvements lents, l’électrostimulation transcrânienne grâce à l’utilisation d’électrodes sur un bandeau autour de la tête pour délivrer des impulsions électriques au cerveau, des approches incluant le personnel soignant comme leur formation sur la manière de mettre en œuvre des interventions non médicamenteuses, et des interventions à composantes multiples.
Des données probantes de faible certitude ont montré que les activités physiques, les activités sociales, les approches impliquant le personnel soignant et les stratégies à composantes multiples peuvent contribuer à améliorer le sommeil de façon légère à modérée chez les personnes atteintes de démence, par rapport aux soins habituels. Il n’est pas certain que les autres options non médicamenteuses examinées soient utiles pour les problèmes de sommeil. D’autres études de haute qualité sont nécessaires pour mieux comprendre l’efficacité de ces stratégies non médicamenteuses et les comparer les unes aux autres.
Même si des recherches supplémentaires sont nécessaires, l’étude encourage les professionnels de la santé à opter pour des interventions non médicamenteuses en tant que première ligne de traitement des troubles du sommeil chez les personnes atteintes de démence. En effet, les thérapies médicamenteuses peuvent présenter plus de risques et les données actuellement disponibles ne montrent pas clairement qu’elles sont meilleures que les options non médicamenteuses (3). Si vous êtes l’aidante ou l’aidant d’une personne atteinte de démence qui souffre de troubles du sommeil, vous souhaiterez peut-être discuter des interventions non médicamenteuses avec votre proche et avec son équipe soignante.