Bien que le vieillissement soit parfois associé à un certain déclin des capacités cognitives, certains aînés éprouvent des troubles neurocognitifs majeurs, comme la démence. La démence affecte la mémoire, le raisonnement, les capacités d’apprentissage, le jugement, les comportements et les capacités à réaliser les activités de la vie quotidienne.(1)
On sait que certains facteurs de risque affectent les capacités cognitives. Par exemple, des études indiquent que les traumatismes infantiles, comme des abus, de la violence ou des dysfonctions familiales ont un effet sur les capacités cognitives des enfants et ces effets peuvent perdurer jusqu’à l’âge adulte. Il a d’ailleurs été démontré que la maltraitance et la négligence envers les enfants inhibent le développement du cortex préfrontal du cerveau et entraînent une baisse des fonctions exécutives, c’est-à-dire la capacité à gérer leurs comportements, leurs pensées et leurs émotions, à planifier et concentrer leur attention. Ces traumatismes augmentent le risque de dépression et de syndrome de choc post-traumatique, qui ont aussi un lien avec les troubles cognitifs. De plus, ils sont reliés à une moins bonne réponse au stress et à un taux élevé de cortisol, ce qui favorise l’apparition des plaques caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.
Est-ce que les personnes qui ont vécu un traumatisme durant l’enfance ont un plus grand risque de développer un trouble neurocognitif majeur comme la démence lorsqu’elles sont âgées ?
Ce que la recherche nous apprend
Une récente revue systématique a identifié 20 articles représentant 18 études sur l’association entre l’exposition à au moins un événement traumatisant vécu durant l’enfance et les capacités cognitives en fin de vie.(2)
Les événements traumatisants analysés étaient de nature variée : décès d’un parent, divorce des parents, négligence physique ou émotionnelle, violence et abus physiques, psychologiques ou sexuels, parents atteints de maladies mentales, intimidation, etc.
Les résultats révèlent un lien entre les événements traumatisants et les troubles cognitifs en fin de vie, mais ce lien est faible et souvent non statistiquement significatif. Toutefois, les études montrent qu’il y a davantage de personnes diagnostiquées avec un trouble neurocognitif majeur comme la démence chez celles qui ont vécu le type d’événements suivants : la mort maternelle, le divorce des parents, la négligence physique, la négligence émotionnelle, la violence physique, ainsi qu’une combinaison de plusieurs événements traumatisants.
Que peut-on faire ?
Les événénements qui nous affectent durant l’enfance peuvent laisser des marques profondes jusqu’en fin de vie. Il est important d’identifier de manière proactive les personnes ayant vécu des traumatismes afin de leur prodiguer les soins et le soutien dont elles ont besoin tout au long de la vie.
Vous avez vécu de la maltraitance ou vous avez des pensées envahissantes liées à des souvenirs d’événements traumatisants ? N’hésitez pas à chercher de l’aide et à en parler. Des ressources locales sont là pour vous aider.