Les hauts et les bas du traitement de l’éjaculation précoce

Les messages clés

  • L’éjaculation précoce — le trouble sexuel masculin le plus courant — peut avoir un impact négatif sur la personne qui la vit et sur son partenaire.
  • De nombreuses options de traitement sont disponibles pour retarder l’éjaculation, y compris les thérapies comportementales, les crèmes, les vaporisateurs, les médicaments, l’acupuncture, la phytothérapie chinoise et les dispositifs de retardement.
  • Consultez votre prestataire de soins de santé pour savoir quelles options de traitement vous conviendraient le mieux.

Faire face à l’éjaculation précoce peut vraiment vous… euh… abattre. Bien que cela puisse être frustrant et stressant, ce n’est pas inhabituel. En fait, environ un homme sur trois éprouvera une éjaculation précoce à un moment donné de sa vie, ce qui en fait le trouble sexuel le plus répandu chez les hommes (1 ; 2-4).

L’éjaculation précoce se produit lorsque l’homme éjacule avant qu’il le veuille vraiment, avec très peu de stimulation sexuelle (1 ; 5-6). Cela peut se produire au moment de la pénétration ou peu avant ou après. L’éjaculation précoce non seulement interfère avec la satisfaction sexuelle, mais elle peut également nuire aux relations et à la qualité de vie (1 ; 7-8).

Cet état peut toucher un homme à tout âge et personne ne sait pourquoi cela se produit. Pour certains, c’est un problème qui dure toute la vie, alors que pour d’autres, il peut se manifester tardivement (1 ; 9-10). L’essentiel, c’est que la santé, et non l’âge, est un facteur déterminant de la sexualité d’une personne et que l’éjaculation précoce est un aspect pouvant y jouer un rôle (11).

Bien qu’il n’y ait pas de cure pour l’éjaculation précoce, il y a de l’espoir. Des techniques comportementales aux crèmes en passant par les aérosols, les médicaments, l’acupuncture, la phytothérapie chinoise et les dispositifs de retardement, de nombreuses options de traitement sont disponibles pour vous aider. Une revue systématique a exploré le pour et le contre de chaque option (1).

Ce que la recherche nous apprend

Dans l’ensemble, les résultats de la revue systématique sont prometteurs ! De nombreux traitements ont montré qu’ils peuvent augmenter le délai entre la pénétration vaginale et l’éjaculation de 1 à 6 minutes et améliorer la satisfaction sexuelle. Mais, quels traitements ont fonctionné pour chaque résultat et quels effets secondaires doivent être pris en compte ?

Eh bien, la thérapie comportementale est un traitement qui retarde l’éjaculation et améliore la satisfaction sexuelle, sans aucun effet secondaire négatif.

Un très grand nombre de médicaments ont également été testés, notamment des analgésiques à base d’opioïdes (tramadol), des antidépresseurs (citalopram, escitalopram, fluoxétine, paroxétine, sertraline, fluvoxamine, dapoxétine, duloxétine et clomipramine), des médicaments pour la dysfonction érectile (vardénafil, tadalal, et sildénafil) et des médicaments pour le traitement de l’hypertension artérielle (térazosine). Tous ces médicaments s’avèrent efficaces pour retarder l’éjaculation, à l’exception de la fluvoxamine et du sildénafil (1). Certains semblent également aider à améliorer la satisfaction sexuelle, notamment le citalopram, la paroxétine, la dapoxétine, le tramadol et les médicaments contre la dysfonction érectile. Cependant, malgré ces avantages souhaités, de nombreux médicaments sont associés à des effets secondaires tels que les nausées, la sécheresse de la bouche, les maux de tête, les vertiges, l’irritation du nez, les bouffées de chaleur, les palpitations, l’hypotension artérielle et la somnolence (1;12).

De plus, il apparaît que la thérapie comportementale et la prise de médicaments peuvent constituer un « duo dynamique », des rapports indiquant que leur utilisation combinée peut offrir de meilleurs avantages que l’un ou l’autre.

Pour ceux qui recherchent des options non pharmacologiques en dehors des thérapies comportementales, l’éjaculation peut également être améliorée grâce aux crèmes et vaporisateurs anesthésiques, aux dispositifs de retardement (par exemple, un anneau pénien insensibilisant avec une technique d’interruptions et de ralentissements), à l’acupuncture et à la phytothérapie chinoise. Toutefois, il convient de noter qu’après environ 20 minutes ou plus d’utilisation de crèmes et de vaporisateurs, une perte de sensation, une irritation et une perte d’érection peuvent survenir. Des cas de douleurs dues à l’utilisation excessive des dispositifs de retardement ont également été observés. Les effets indésirables de traitements tels que l’acupuncture et la médecine chinoise n’ont pas été suffisamment rapportés dans les études incluses.

La bonne nouvelle pour ceux qui souffrent d’éjaculation précoce est qu’il existe un arsenal d’options de traitement qui peuvent fonctionner. Les préférences et les effets secondaires varient d’un individu à l’autre. Il est donc important de consulter votre prestataire de soins de santé pour savoir quelle option vous convient le mieux. Les recherches futures devront déterminer si ces options de traitement sont sûres et efficaces à long terme et lesquelles fonctionnent le mieux (1).

Ressources en vedette


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Références

  1. Cooper K, Martyn-St James M, Kaltenthaler E, et coll. Interventions to treat premature ejaculation: A systematic review short report. Health Technol Assess. 2015; 19(21):1-180. doi: 10.3310/hta19210.  
  2. Porst H, Montorsi F, Rosen RC, et coll. The premature ejaculation prevalence and attitudes (PEPA) survey: Prevalence, comorbidities, and professional help-seeking. Eur Urol. 2006; 51:816–823. doi: 10.1016/j.eururo.2006.07.004. 
  3. Laumann EO, Nicolosi A, Glasser DB, et coll. Sexual problems among women and men aged 40–80 y: Prevalence and correlates identified in the global study of sexual attitudes and behaviors. Int J Impot Res. 2005;17(1):39–57. 
    doi: 10.1038/sj.ijir.3901250.  
  4. Laumann EO, Paik A, Rosen RC. Sexual dysfunction in the United States: Prevalence and predictors. JAMA. 1999; 281(6):537–544. doi: 10.1001/jama.281.6.537.  
  5. American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorders. 4th edn. Text revision. Washington, DC: American Psychiatric Association; 2000. 
  6. Organisation mondiale de la santé (OMS). Classification internationale des maladies et des problèmes de santé connexes. 10e édition. Genève: OMS; 1994.
  7. Rowland DL, Patrick DL, Rothman M, et coll. The psychological burden of premature ejaculation. J Urol. 2007; 177(3):1065–1070. doi: 10.1016/j.juro.2006.10.025. 
  8. Byers ES, Grenier G. Premature or rapid ejaculation: Heterosexual couples’ perceptions of men’s ejaculatory behavior. Arch Sex Behav. 2003; 32(3):261–270. 
  9. Wespes EC, Eardley I, Giuliano F, et coll. Guidelines on male sexual dysfunction: Erectile dysfunction and premature ejaculation. Arnhem: European Association of Urology. 2013.
  10. Godpodinoff ML. Premature ejaculation: Clinical subgroups and etiology. J Sex Marital Ther. 1989;15(2):130–134. doi: 10.1080/00926238908403817. 
  11. Gewirtz-Meydan A, Hafford-Letchfield T, Ayalon L, et coll. How do older people discuss their own sexuality? A systematic review of qualitative research studies. Cult Health Sex. 2019; 21(3):293-308. doi: 10.1080/13691058.2018.1465203. 
  12. Sathianathen NJ, Hwang EC, Mian R, et coll. Selective serotonin re-uptake inhibitors for premature ejaculation in adult men. Cochrane Database Sys Revs. 2021; 3:CD012799. doi: 10.1002/14651858.CD012799.pub2.

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