Bougez (lentement) ou rouillez : le tai-chi améliore l’esprit ainsi que le corps

Les messages clés

  • Le tai-chi se pratique dans le monde entier et constitue une activité physique appropriée aux personnes âgées en raison du faible risque de blessure.
  • On croit communément qu'il fait favorise le bien-être et la santé générale et améliore le fonctionnement physique.
  • Les études montrent que le tai-chi peut aider également à améliorer les performances cognitives chez les personnes âgées, expressément la mémoire de travail.

Pour les non-initiés – en particulier ceux qui souscrivent à la théorie de l’entraînement physique selon laquelle « sans effort, pas de résultats »  – les mouvements lents et délicats du tai-chi semblent être quelque peu faiblards et inefficaces. Après tout, comment peut-on appeler ça un exercice si on n'est pas à bout de souffle et abondamment couvert de sueurs, mettant ainsi sérieusement à l'épreuve les propriétés hydrofuges des vêtements de sport spécialement conçus à cet effet ?

Les fidèles adeptes de partout dans le monde s'y connaissent mieux. Cette pratique de l’esprit et du corps qui a pris naissance en Chine comme un art martial est souvent décrite comme une « méditation en mouvement » et on estime généralement qu'elle favorise la bonne santé et le bien-être (1). Les mouvements de faible impact, lents et contrôlés et la respiration profonde et naturelle en font une activité physique particulièrement adaptée aux personnes âgées en raison du faible risque de blessure. Non seulement le tai-chi présente un faible risque de blessures mais il peut aussi réduire votre risque de tomber à court ou à long terme (2). Plusieurs études ont prouvé l’efficacité du tai-chi dans l’amélioration de l'état physique des personnes âgées comme le mauvais équilibre (3) et les maladies cardiovasculaires (4) entre autres ; il y a maintenant de plus en plus de données selon lesquelles il peut également améliorer l’esprit.

Une revue systématique et une méta-analyse récentes ont examiné l'impact de l'exercice sur les fonctions cognitives - comme la mémoire, la mémoire de travail et l'attention - chez les personnes âgées de plus de 50 ans avec ou sans trouble cognitif modéré (5). La revue systématique comprenait 39 études, et un des types d'exercice à l'étude était.... vous l'aurez deviné, le tai-chi. Les programmes d'exercice variaient selon la durée, la fréquence, la longueur et l'intensité des séances (5).

Ce que nous dit la recherche

On peut recommander le tai-chi comme une approche sans danger et non pharmacologique pour améliorer la fonction cérébrale chez les personnes âgées, expressément la mémoire de travail. Bien qu'ils soient positifs, les résultats de la revue critique requièrent des recherches supplémentaires (5).

Pourquoi le tai-chi fonctionne-t-il ? Eh bien, on propose que la nature « multimodale » du tai-chi constitue la clé des améliorations cognitives. Par exemple le tai-chi entraîne le corps et l’esprit par le biais de divers moyens : l’exercice aérobie modéré ; l'entraînement de l’agilité et de la mobilité ; la mémorisation des habiletés et des chorégraphies ; les exercices de concentration et les techniques de méditation et de relaxation. Il offre également des possibilités de faire des rencontres, un facteur que beaucoup associe à une amélioration de la cognition chez les personnes âgées (6).

Étant donné les nombreux avantages potentiels et le faible risque d’effets indésirables, le tai-chi  constitue une activité idéale pour les personnes âgées – sans nécessiter de vêtements de sport aux propriétés hydrofuges !

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Références

  1. Harvard Health Publications. The health benefits of tai chi [Internet]. Harvard University; 2009. Disponible en ligne en anglais: http://www.health.harvard.edu/newsletters/Harvard_Womens_Health_Watch/2009/May/The-health-benefits-of-tai-chi
  2. Lomas-Vega R, Obrero-Gaitan E, Molina-Ortega FJ, et coll. Le tai-chi pour le risque de chutes: une méta-analyse. J Am Geriatr Soc. 2017;65:2037-43.
  3. Logghe IH, Verhagen AP, Rademaker AC, et al. Les effets du Tai Chi sur la prévention des chutes, la peur de tomber et de l'équilibre chez les personnes âgées: une méta-analyse. Prev Med. 2010; 51:222-7. 
  4. Yeh GY, Wang C, Wayne PM, et al. Exercices de Tai Chi pour les patients souffrant de maladies cardiovasculaires et avec facteurs de risque: revue systématique. J Cardiopulm Rehabil Prev. 2009; 29:152-60. 
  5. Norhtey JM, Cherbuin N, Pumpa KL, et coll. Les interventions misant sur l'exercice pour la fonction cognitive chez les adultes de plus de 50 ans: une revue systématique avec méta-analyse. Br. J. Med. 2018. 52(3):154-160. doi: 10.1136/bjsports-2016-096587
  6. Park E, Gutchess A, Meade M, et al. Improving cognitive function in older adults: Nontraditional approaches. J Gerontol B Psychol Sci Soc Sci. 2007; 62:45-52.

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