Les soins en collaboration bénéficient aux adultes souffrant de dépression et de diabète

Les messages clés

  • Le diabète et la dépression figurent parmi les maladies les plus répandues et les plus incapacitantes dans le monde.
  • Les personnes qui souffrent des deux maladies courent un risque de santé accru car la dépression les empêchent de prendre en charge convenablement leur diabète (et vice versa).
  • Les soins en collaboration aident à réduire indépendamment les symptômes des deux maladies et favorisent l’amélioration de l’état de santé et de bien-être. 

Quand il s’agit de maladies avec l’impact le plus négatif, la dépression et le diabète figurent en tête de liste – parmi les pires. Elles occupent respectivement le 11e et le 14e rang de la liste de l’Organisation mondiale de la santé des principales causes du fardeau des maladies dans le monde (1). La Fédération internationale du diabète estime que plus de 371 millions de personnes dans le monde – au moins 8,3 % de la population adulte – ont le diabète (2). De façon similaire, l’incidence de la dépression majeure s’élève constamment dans divers pays du monde entier au depuis les 25 dernières années (3).

Ainsi il n’est pas surprenant qu’un nombre important de personnes souffrent à la fois de ces deux graves maladies (4). La « multimorbidité », le fait d’être atteint de plus d’une maladie, constitue toujours une difficulté et particulièrement dans le cas du diabète et de la dépression puisque l’un tend à aggraver l’autre et vice versa. Ce qui déclenche quoi n’est pas toujours évident. Les gens sont-ils déprimés parce qu’ils sont atteints du diabète ? Sont-ils incapables de prendre en charge efficacement leur diabète parce qu’ils sont déprimés ? C’est un peu la question « de l’œuf et de la poule » et au fond ça importe peu. Ce qui est important c’est que les gens luttant pour surmonter à la fois le diabète et la dépression courent un risque plus élevé. Il est donc essentiel de trouver des façons efficaces de les aider à améliorer les symptômes et à optimiser leur état de santé et de bien-être globaux.

Une approche en particulier, les soins en collaboration, fait appel à la prestation de soins de santé coordonnés et intégrés par une équipe de spécialistes. Il s’avère que l’approche axée sur le patient, combinée à une attention médicale personnalisée et plus intense, est plus efficace que les soins habituels pour améliorer les symptômes de la dépression chez les personnes atteintes de diabète (5). On recommande cette approche aux adultes atteints d’un problème de santé physique chronique (y compris le diabète) et la dépression clinique (6). Mais jusqu’à tout récemment, il n’était pas prouvé que les soins en collaboration pouvaient aider certains enjeux spécifiques liés au diabète comme l’amélioration du contrôle de la glycémie.

Une méta-analyse et une revue systématique de haute qualité récentes ont cherché à le savoir (7). On a analysé attentivement sept essais cliniques aléatoires admissibles, faisant tous appel à des adultes (âgés de 54 à 71 ans) souffrant à la fois de dépression et de diabète. Les participants des groupes expérimentaux recevaient des soins en collaboration qui comprenait un responsable de cas et un plan de soins adapté faisant appel à un professionnel de la santé mentale, à un expert des soins du diabète et à un consultant en style de vie entre autres. Les essais duraient de 12 à 52 semaines. On mesurait les « scores » de dépression et les niveaux de glycémie avant et après les essais et on les comparait aux les valeurs des groupes témoins (qui avaient seulement reçu les soins habituels).

Ce que la recherche nous apprend

Les soins en collaboration paraissent améliorer les symptômes des gens atteints à la fois de diabète et de dépression. Les personnes qui reçoivent ce type de soins sont plus susceptibles de voir une amélioration des symptômes de la dépression ainsi que du contrôle de leur glycémie. Les chercheurs observent aussi que ces bénéfices surviennent indépendamment l’un de l’autre. En d’autres termes, les chercheurs constatent que l’amélioration du contrôle de la glycémie n’entraîne pas l’amélioration de la dépression et vice versa. En fait l’approche des soins en collaboration est bénéfique pour les deux types de symptômes.

Malgré les conclusions limitées auxquelles cette revue de haute qualité arrive, cela renforce les résultats d’autres études sur les bénéfices des soins en collaboration et donne de l’espoir aux personnes qui cherchent du soulagement et de l’aide dans la prise en charge de deux maladies très difficiles.

Vous souhaitez en apprendre davantage sur la façon de prendre en charge plus d’un problème de santé ? Cliquez ici pour lire sur la « multimorbidité »


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Références

  1. Murray CJ, Vos T, Lozano R et coll. Disability-adjusted life years (DALYs) for 291 diseases and injuries in 21 regions,1990-2010: a systematic analysis for the Global Burden of Disease Study. 2010. Lancet. 2012; 380:2197-2223. 
  2. International Diabetes Federation. IDF Diabetes Atlas, 5th edition. 2013. 
  3. Murray, op. cit.  
  4. Atlantis E. Excess burden of type 1 and type 2 diabetes due to psychopathology. J Affect Disord. 2012; 142(Suppl):S36-41. 
  5. Eckers D, Murphy R, Archer J et coll. Nurse-delivered collaborative care for depression and long-term physical conditions: a systematic review and meta-analysis. J Affect Disord. 2013; 149-14-22. 
  6. National Institute for Health and Clinical Excellence. NICE Clinical Guideline 91. Depression in adults with a chronic physical health problem. [Internet] Londres: RU. Oct, 2009 [cité le 7 mai 2015].  Disponible en ligne :  https://www.nice.org.uk/guidance/cg91. 
  7. Atlantis E, Fahey P, Foster J. Collaborative care for comorbid depression and diabetes: a systematic review and meta-analysis. BMJ Open. 2014; 4:e004706.

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