Qu’est-ce que la cohabitation?

Les microenvironnements de cohabitation… Pour certains, il s’agit d’un retour à ce qui se faisait de mieux dans les collectivités des petites villes. Pour d’autres, ce sont comme des villages traditionnels ou des communautés tissées serrées où ils ont grandi, alors que pour les futurologues, la cohabitation constitue la réponse la mieux adaptée aux défis tant sociaux, économiques qu’environnementaux du 21e siècle. Toutes ces personnes détiennent une partie de la vérité. La cohabitation est un concept qui a migré du Danemark à l’Amérique du Nord en 1988, où elle était née au début des années 60. On la définit comme des voisinages qui combinent l’autonomie des habitations privées avec les avantages du partage des ressources et de la vie en communauté.

Habituellement, les résidents y possèdent leurs propres maisons, qui sont regroupées autour d’une « maison commune » et partagent les commodités d’usage. Ces commodités peuvent comprendre une cuisine et une salle à manger, une salle de jeu pour les enfants, des ateliers, des chambres d’amis, du soutien pour un bureau à domicile, des aires pour les arts et l’artisanat, des buanderies et plus encore. Chaque résidence est autonome avec une cuisine complète, mais des repas préparés par les résidents sont souvent offerts à la maison commune pour ceux et celles qui souhaitent en profiter. Dans certaines communautés, les participants se joignent à une équipe de cuisiniers à raison d’une ou deux fois par mois, pour ensuite se mettre à table et apprécier les repas préparés par leurs collègues résidents, au cours des autres soirées du mois.

Les résidents en cohabitation participent à la planification, à la conception, à l’entretien et à la gestion continus de leur communauté, et ils se réunissent fréquemment pour discuter de chacun de ces processus. Les microenvironnements de cohabitation tendent à offrir une conception architecturale soucieuse de l’environnement, axée sur les piétons. Elles comptent habituellement entre 10 et 35 ménages en insistant sur la mixité entre les personnes célibataires et celles qui sont en couple de générations diversifiées, les familles avec des enfants et les personnes âgées.

En Amérique du Nord, environ 160 communautés de cohabitation ont été mises sur pied depuis 1991 et on compte présentement plus de 100 nouvelles communautés à différentes étapes de leur développement. Le niveau d’interaction sociale et de partage des ressources varie selon les communautés. La création d’une cohabitation semble être limitée seulement par l’imagination, les désirs et les ressources du groupe de personnes qui travaillent activement à créer leur propre voisinage. Les groupes de cohabitation sont fondés sur des principes démocratiques qui n’épousent aucune autre idéologie que le simple désir de vivre dans un environnement plus pratique et plus social.

La cohabitation permet d’allier la vie privée aux avantages de la vie en communauté, où les gens connaissent leurs voisins et interagissent avec eux. Il s’agit d’un mode de vie qui est sensible aux changements majeurs survenus au cours des 50 dernières années, pendant lesquels la vie à la maison a été grandement modifié, les femmes se sont jointes à la population active, les restrictions touchant les ressources et les questions environnementales sont de plus en plus préoccupantes, et plusieurs se sentent dépassés. La cohabitation offre de l’espoir dans cette société qui est souvent de plus en plus isolée. Grâce à la cohabitation, il est possible de bâtir un monde meilleur, créer un lieu où nous échangerons avec nos voisins, un endroit où nous pourrons jouir d’un sentiment d’appartenance à la communauté et contribuer à un monde plus durable.