Des relations bienveillantes : une force contre l’âgisme en vieillissant

Les messages clés

  • L’âgisme peut nuire à la façon dont les personnes aînées sont traitées par les autres et à l’image qu’elles ont d’elles-mêmes, ce qui affecte leur santé et leur bien-être.
  • Les recherches révèlent que des relations intergénérationnelles significatives, fondées sur la positivité et le respect, peuvent réduire les attitudes âgistes.
  • Le soutien social procure un sentiment d’appartenance et de valeur, ce qui contribue également à contrer les stéréotypes nuisibles liés à l’âge.
  • Les personnes aînées peuvent lutter contre l’âgisme en entretenant des liens sociaux solides, en remettant en question les discours négatifs sur le vieillissement (tant chez les autres que dans leur propre discours intérieur), et en promouvant des représentations positives du vieillissement.

L’âgisme — soit les stéréotypes, les préjugés et la discrimination fondés sur l’âge — influence à la fois la manière dont les personnes aînées sont traitées et la façon dont elles se perçoivent elles-mêmes¹. Bien qu’il puisse être subtil, l’âgisme peut avoir des conséquences importantes : il peut nuire à la santé mentale et physique, favoriser l’isolement social et miner la confiance et l’autonomie des personnes en vieillissant.

L’âgisme ne provient pas uniquement de la société envers les individus ; il peut aussi être intériorisé. Tout au long de leur vie, les personnes aînées peuvent intégrer des stéréotypes négatifs sur le vieillissement, ce qui les amène à se percevoir comme moins capables, moins utiles ou moins aptes à entretenir des relations sociales¹,². Cet âgisme intériorisé peut accroître l’anxiété liée au vieillissement, diminuer l’estime de soi et réduire la motivation à s’engager dans des activités ou des relations significatives¹.

Mais l’âgisme ne doit pas être une fatalité du vieillissement. Ensemble, nous pouvons le combattre grâce à une approche simple, mais puissante : tisser des liens significatifs entre les générations.

Ce que la recherche nous apprend
Une vaste synthèse de près de 200 études a permis d’identifier les principaux facteurs qui alimentent l’âgisme, qu’il soit intériorisé ou sociétal¹. Certains traits psychologiques, comme une faible estime de soi ou l’anxiété liée au vieillissement, peuvent influencer la manière dont les personnes aînées se perçoivent. De façon plus générale, la peur de vieillir façonne la manière dont la société traite les personnes aînées.

Toutefois, à travers l’ensemble de ces nombreuses études, un constat ressort de façon constante : des contacts intergénérationnels significatifs peuvent réduire l’âgisme. Autrement dit, ce n’est pas nécessairement la fréquence des interactions avec les personnes aînées qui compte, mais bien leur qualité et la manière dont elles se déroulent. Des échanges positifs, engageants et respectueux permettent de remettre en question les stéréotypes et de favoriser le respect mutuel et la compréhension¹. Les médias jouent également un rôle clé. Les recherches montrent que lorsque les personnes aînées sont représentées de manière positive (par exemple comme étant actives, sages, aimantes et résilientes), cela contribue à déconstruire les idées préconçues nuisibles sur le vieillissement et à encourager des attitudes plus bienveillantes.

Une autre synthèse de 39 études a examiné les perceptions liées au vieillissement et a révélé qu’elles se construisent collectivement dans la société, sont renforcées par les interactions sociales et s’accompagnent souvent d’une vision du vieillissement comme un « processus d’affaiblissement ». Cette synthèse a montré que, selon les participants, le principal facteur de protection face aux perceptions négatives — sociales et personnelles — du vieillissement était le soutien social, qui contribue à renforcer le sentiment d’appartenance et la valeur personnelle².

Ce que les personnes aînées peuvent faire
Les personnes aînées peuvent activement remettre en question l’âgisme, tant en elles-mêmes que dans leurs interactions avec les autres.

 

  • Cherchez et entretenez des relations positives. Rester connecté — que ce soit avec des pairs, des amis, la famille, des voisins ou des groupes communautaires — permet de lutter contre l’âgisme intériorisé et de nourrir un sentiment de valeur et de sens.
  • Soyez visible et exprimez-vous. Partagez vos expériences, vos idées et vos talents pour aider les autres à porter un regard plus positif sur le vieillissement. Le mentorat, le bénévolat ou les activités créatives sont autant de façons de contribuer. Vous avez beaucoup à offrir!
  • Remettez en question le discours intérieur négatif. Prenez un moment pour remarquer quand vous vous répétez des pensées âgistes (par exemple : « Je suis trop vieux/vieille pour ça »), et remplacez-les par des affirmations qui valorisent vos forces et les possibilités que la vie continue d’offrir.
  • Encouragez les représentations inclusives. Faites la promotion de médias, de livres ou d’émissions qui présentent les personnes aînées comme menant une vie riche, active et pleinement épanouie. Et n’hésitez pas à dénoncer les propos ou attitudes âgistes lorsque vous les croisez !

En remettant en question les idéologies âgistes et en tissant des liens bienveillants et valorisants, les personnes aînées peuvent contribuer à lutter contre l’âgisme, autant en elles-mêmes que chez les autres. Ensemble, nous pouvons bâtir une société plus respectueuse et inclusive — pour nous-mêmes et pour les générations à venir.


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Références

  1. Marques S, Mariano J, Mendonca J, De Tavernier W, Hess M, Naegele L et al.  Determinants of ageism against older adults: A systematic review  International Journal of Environmental Research and Public Health. 2020 April.
  2. Previtali F, Keskinen K, Niska M, Nikander P. Ageism in working life: A scoping review on discursive approaches The Gerontologist. 2020.

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