De l’air frais, un sol riche, une faune animée et des arbres, des arbres et encore des arbres. Se trouver en pleine forêt peut nous donner l’impression de ne faire qu’un avec la nature, à mille lieues des jungles de béton dans lesquelles beaucoup d’entre nous vivent. Pour être plus précis, plus de 4 milliards de personnes dans le monde vivent actuellement dans des villes, ce qui représente un changement radical par rapport à la vie en communauté, plus petite, qui a dominé une grande partie de notre histoire (1).
La vie urbaine présente de nombreux avantages, comme les possibilités d’emploi et un meilleur accès à diverses activités de loisirs, à des modes de transport, à des cultures diverses et à des services de santé. Mais comme toute chose, la vie urbaine a aussi ses inconvénients. Ces inconvénients, tels que l’exposition à des facteurs de stress comme la pollution sonore et la pollution atmosphérique, ont des répercussions sur notre santé et notre bien-être physiques et psychologiques (2-4). Par exemple, certaines recherches indiquent un risque accru d’hypertension artérielle (alias « le tueur silencieux ») et de problèmes de santé mentale chez les citadins et les citadines par rapport à leurs homologues ruraux (2;5-8).
La question qui se pose alors est la suivante : la recherche d’expériences vécues dans la nature peut-elle aider à lutter contre les maux et les écueils potentiels de la vie urbaine ? La sylvothérapie, nommée shinrin-yoku au Japon ce qui se traduit par bain de forêt, est une pratique qui consiste à s’immerger complètement dans la nature. Ces expériences peuvent consister à marcher activement ou à s’asseoir dans une forêt et à observer l’environnement qui nous entoure (2;9-11). Pour en savoir plus, examinons une revue systématique visant à étoffer la base de données probantes, actuellement mitigée, sur la sylvothérapie (2).
Ce que la recherche nous apprend
Bien que des recherches plus approfondies et de meilleure qualité soient nécessaires, la revue systématique confirme le bien-fondé de la sylvothérapie. Plus précisément, elle a montré que cette stratégie pouvait contribuer à abaisser la tension artérielle systolique et diastolique chez les citadins et les citadines adultes. Les personnes dont la tension artérielle est plus élevée au départ pourraient en tirer davantage de bénéfices que celles dont la tension artérielle de base est plus basse. En outre, la sylvothérapie peut également contribuer à réduire le stress, mesuré par un marqueur de stress connu sous le nom de concentration de cortisol salivaire. Cependant, il est important de noter que les résultats concernant la réduction du stress sont plus limités et doivent être interprétés avec prudence. En ce qui concerne les caractéristiques du programme, la pratique de la sylvothérapie pendant des durées plus longues de 20 minutes ou plus semble plus efficace pour réduire la pression artérielle systolique et le stress que les durées plus courtes.
Les recherches futures nous aideront à tirer des conclusions plus définitives et à identifier les caractéristiques les plus efficaces des programmes de sylvothérapie, comme la durée du programme, la durée des sessions, les activités et le niveau de supervision professionnelle (par opposition à la pratique autonome) (2).
Si vous êtes préoccupé par votre tension artérielle et votre niveau de stress, n’hésitez pas à consulter votre équipe de soins de santé. Ensemble, vous pourrez discuter des options de prévention et de traitement, y compris la sylvothérapie ! N’oubliez pas que la nature est une chose magnifique, mais qu’il faut toujours interagir avec elle en toute sécurité. La recherche de programmes de sylvothérapie structurés et réputés, avec des guides professionnels, est un moyen d’y parvenir.