Santé mentale et maladies du coeur: les thérapies psychologiques peuvent-elles aider?

Les messages clés

  • Actuellement, 2,6 millions d’adultes de 20 ans et plus souffrent d’une maladie cardiaque au Canada, et bon nombre d’entre eux souffrent également d’anxiété et de dépression.
  • L’insuffisance cardiaque et la maladie coronarienne sont deux exemples de maladies cardiaques, qui affectent respectivement la capacité de pompage du cœur et la circulation sanguine.
  • Les thérapies psychologiques peuvent aider les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque ou de maladie coronarienne à réduire leur anxiété et leur dépression et à améliorer certains aspects de leur qualité de vie liés à la santé mentale.

Parlons à cœur ouvert de la santé du cœur et de la santé mentale.


Au Canada, 2,6 millions d’adultes de 20 ans et plus vivent avec un diagnostic de maladies cardiaques. Cela signifie que les maladies cardiaques touchent une personne sur 12 (1).


En termes simples, les maladies cardiaques sont un terme générique qui recouvre une variété de conditions qui ont un impact sur les composants structurels du cœur et sur son fonctionnement. Sous ce terme générique, nous voyons des troubles affectant le rythme cardiaque (exemple: les arythmies), le flux sanguin vers le cœur (exemple: la maladie coronarienne), la capacité du cœur à pomper le sang (exemple: l'insuffisance cardiaque), et plus encore (2;3).


Pour beaucoup d’entre nous, lorsque nous pensons aux maladies cardiaques, notre esprit se tourne rapidement vers les problèmes physiques qui accompagnent un tel diagnostic et qui doivent être gérés au quotidien. Nous oublions souvent ce que cela signifie pour la santé mentale d’une personne, qui a également des répercussions sur la qualité de vie (2). Cependant, les statistiques remettent ce problème sous les projecteurs et expliquent pourquoi il doit être discuté. Prenons par exemple la fibrillation auriculaire (un type d’arythmie), les maladies coronariennes et l’insuffisance cardiaque. On estime que près de 40 % de toutes les personnes diagnostiquées avec ces trois maladies souffrent d’anxiété et de dépression (2 ; 4-6). C’est presque la moitié des personnes ! Mais que peut-on faire pour ces personnes en particulier ?


Une récente revue systématique portant sur les thérapies psychologiques, qui visent à aider les personnes à penser, à ressentir et à se comporter de manière plus positive, pourrait apporter des réponses (2).


Ce que nous apprend la recherche

De la pleine conscience à l’entretien motivationnel, les thérapies psychologiques examinées étaient diverses, mais la thérapie cognitivo-comportementale était au centre de la plupart des études incluses.


La revue a révélé que, par rapport à l’absence de thérapie psychologique, par exemple le simple fait de recevoir des soins médicaux habituels, le recours à des thérapies psychologiques peut avoir des effets bénéfiques sur la santé mentale des personnes atteintes de maladies cardiaques.


Plus précisément, il semble que chez les personnes atteintes d’insuffisance cardiaque ou de maladie coronarienne, les thérapies psychologiques sont susceptibles de réduire modérément l’anxiété et la dépression. De plus, elles peuvent améliorer modérément certains aspects de la qualité de vie liés à la santé mentale, comme la pensée ou l’humeur. Cela dit, ces thérapies peuvent avoir un impact limité ou nul sur les aspects de la qualité de vie liés à la santé physique, comme la condition physique. Malheureusement, à l’heure actuelle, l’étude n’est pas en mesure de déterminer si les personnes atteintes de fibrillation auriculaire (rythme cardiaque irrégulier) peuvent également en bénéficier, car aucune étude admissible n’a été trouvée pertinente pour cette population. Des recherches supplémentaires sont nécessaires dans les domaines où les informations manquent dans la littérature et où les données probantes sont moins certaines (2).


Tout comme la santé physique, la santé mentale devrait être une priorité. Les personnes atteintes d’une maladie cardiaque peuvent travailler avec leur équipe de soins pour élaborer un plan de traitement complet qui tient compte de leurs préoccupations, de leurs souhaits et de leurs préférences, ainsi que de la variété des options de traitement qui visent à les résoudre. Les thérapies psychologiques d’intérêt, leur coût (qui peut être partiellement ou entièrement couvert par les régimes d’assurance provinciaux/complémentaires/privés) et la façon d’y accéder peuvent faire partie de cette discussion.


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Références

  1. Gouvernement du Canada. Les maladies du cœur au Canada. [Internet] 2022. [consulté en septembre 2024]. Disponible en ligne : https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/maladies-et-affections/maladies-coeur-canada.html
  2. Ski CF, Taylor RS, McGuigan K, et coll. Psychological interventions for depression and anxiety in patients with coronary heart disease, heart failure or atrial fibrillation. Cochrane Database Syst Rev. 2024; 4:CD013508. doi: 10.1002/14651858.CD013508.pub3.
  3. Cœur + AVC. Les types de maladies du cœur. [Internet] 2024. [consulté en septembre 2024]. Disponible en ligne : https://www.coeuretavc.ca/maladies-du-coeur/qu-est-ce-que-les-maladies-du-coeur/les-types-de-maladies-du-coeur
  4. Dhar AK, Barton DA. Depression and the link with cardiovascular disease. Frontiers in Psychiatry. 2016; 7:33. doi: 10.3389/fpsyt.2016.00033.
  5. Freedland KE, Carney RM, Rich MW, et coll. Cognitive behavior therapy for depression and self-care in heart failure patients: a randomized clinical trial. JAMA Internal Medicine. 2015; 175(11):1773-1782. doi: 10.1001/jamainternmed.2015.5220.
  6. Gale CR, Batty GD, Osborn DP, et coll. Mental disorders across the adult life course and future coronary heart disease: evidence for general susceptibility. Circulation 2014; 129(2):186-193. doi: 10.1161/CIRCULATIONAHA.113.002065.

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