Peut-on prévenir les infections aiguës des voies respiratoires supérieures grâce aux probiotiques ?

Les messages clés

  • Les infections aiguës des voies respiratoires supérieures (IVRS), telles que le croup, le rhume, l’amygdalite et les infections des sinus, sont des sources majeures de maladie.
  • Les probiotiques — également appelés « bonnes » bactéries — semblent plus efficaces que le placebo ou l’absence de traitement pour prévenir les IVRS aiguës chez les personnes dont le système immunitaire est sain. Des recherches supplémentaires de haute qualité sont nécessaires pour améliorer la base de données actuelle.  
  • Vous envisagez de prendre des probiotiques ? Tout d’abord, consultez votre équipe soignante sur leur utilisation en tant que stratégie préventive.

Le croup, le rhume, l’amygdalite et les infections des sinus (1-5). Bien que ces affections soient généralement bénignes et de courte durée, nous voulons tous les éviter, ainsi que les symptômes perturbateurs qu’elles entraînent (1). Outre leur caractère indésirable, qu’ont en commun ces affections ? Eh bien, ce sont toutes des types d’infections aiguës des voies respiratoires supérieures (IVRS), qui sont une source importante de maladie. Les enfants et les personnes âgées sont particulièrement vulnérables aux IVRS aiguës (1-5).


Le nombre d’infections des voies respiratoires supérieures observées chaque année est considérable. Rien qu’en 2019, on a recensé 17,2 milliards de nouveaux cas à travers le monde (2). La question qui se pose alors est de savoir si nous pouvons faire quelque chose pour nous protéger de ces infections.


Les probiotiques, considérés comme de « bonnes » bactéries qui favorisent la santé intestinale, constituent depuis de nombreuses années une stratégie d’intérêt pour la prévention des infections des voies respiratoires. Leur consommation, via les aliments qui en contiennent ou les suppléments, est également en hausse. Une récente étude systématique a mis à jour les données probantes sur la question de savoir si les probiotiques peuvent contrecarrer le développement des IVRS aiguës chez les enfants, les adultes et les personnes âgées ayant un système immunitaire sain (1).


Ce que la recherche nous apprend

Par rapport à un placebo ou à l’absence de traitement, les probiotiques — le plus souvent consommés avec des aliments à base de lait, via des gélules ou par le biais d’une formulation en poudre dans cette revue systématique — présentent plusieurs avantages potentiels chez les personnes ayant un système immunitaire sain.


Premièrement, la consommation de probiotiques peut réduire le nombre de personnes diagnostiquées avec au moins une IVRS et diminue probablement le nombre de personnes diagnostiquées avec au moins trois IVRS. Ensuite, en ce qui concerne la durée d’un « épisode » d’IVRS aiguë, les probiotiques peuvent réduire la durée moyenne d’environ 1,22 jour (1). La surconsommation d’antibiotiques jouant un rôle important dans le problème croissant de la résistance aux antibiotiques, nous constatons que les probiotiques peuvent également réduire le nombre de personnes qui ont recours à des antibiotiques prescrits pour une IVRS aiguë (1;6;7). Enfin et surtout, par rapport au placebo ou à l’absence de traitement, les probiotiques sont le plus souvent associés à des effets secondaires mineurs tels que des gaz, des douleurs intestinales, des vomissements et des diarrhées (1).


Dans l’ensemble, notre confiance dans ces résultats varie de faible à modérée. D’autres études de haute qualité portant sur un plus grand nombre de participants sont nécessaires pour accroître notre certitude dans ces résultats et notre compréhension des effets potentiels, en particulier chez les adultes plus âgés (1). 


Si vous envisagez de prendre des probiotiques comme stratégie préventive contre les IVRS aiguës ou en général, n’oubliez pas de consulter d’abord votre équipe soignante. Ensemble, vous pourrez discuter des différents modes de consommation des probiotiques et choisir l’option la meilleure et la plus sûre pour vous.


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Références

  1. Zhao Y, Dong BR, Hao Q. Probiotics for preventing acute upper respiratory tract infections. Cochrane Database Syst Rev. 2022; 8:CD006895. doi: 10.1002/14651858.CD006895.pub4.
  2. Institute for Health Metrics and Evaluation. Upper respiratory infections — Level 3 cause. [Internet] 2023. [consulté en janvier 2023]. Disponible en ligne en anglais : https://www.healthdata.org/results/gbd_summaries/2019/upper-respiratory-infections-level-3-cause
  3. Duijvestijn YC, Mourdi N, Smucny J, et coll. Acetylcysteine and carbocysteine for acute upper and lower respiratory tract infections in paediatric patients without chronic broncho-pulmonary disease. Cochrane Database Syst Rev. 2009; 1:CD003124. doi: 10.1002/14651858.CD003124.pub3.
  4. Kassel JC, King D, Spurling GK. Saline nasal irrigation for acute upper respiratory tract infections. Cochrane Database Syst Rev. 2010; 3:CD006821. doi: 10.1002/14651858.CD006821.pub2.
  5. Liberati A, D'Amico R, Pifferi S, et coll. Antibiotic prophylaxis to reduce respiratory tract infections and mortality in adults receiving intensive care. Cochrane Database Syst Rev. 2009; 4:CD000022. doi: 10.1002/14651858.CD000022.pub2.
  6. Andersson DI, Balaban NQ, Baquero F, et coll. Antibiotic resistance: Turning evolutionary principles into clinical reality. FEMS Microbiol Rev. 2020; 44(2):171-188. doi: 10.1093/femsre/fuaa001.
  7. Woappi Y, Gabani P, Singh A, et coll. Antibiotrophs: The complexity of antibiotic-subsisting and antibiotic-resistant microorganisms. Crit Rev Microbiol. 2016; 42(1):17-30. doi: 10.3109/1040841X.2013.875982. 

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