Lorsqu’il est question de problèmes de santé digestive, quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit ? La constipation, la diarrhée, les hémorroïdes ? Bien que toutes ces réponses soient valables, n’oublions pas que notre système digestif commence à la bouche et se termine à l’anus. Cela signifie que les troubles et les maladies de l’appareil digestif peuvent avoir un impact sur ces deux zones et sur bien d’autres choses encore entre les deux. Pour ceux et celles d’entre nous qui ont des problèmes digestifs, parler de notre état peut parfois nous embarrasser ou nous gêner, ce qui peut nous inciter à minimiser notre maladie et rendre ainsi plus difficiles la recherche d’aide et la prise en charge. En fait, les problèmes digestifs n’ont rien de drôle. Rien qu’en 2020, plus de 265 000 personnes âgées de 60 ans et plus sont mortes d’une maladie digestive au Canada (1). Sans compter les innombrables autres personnes vivant avec des troubles digestifs qui ont un impact sur leur qualité de vie et leurs activités quotidiennes. Avec les divers traitements traditionnels, complémentaires et alternatifs disponibles, il peut être difficile de distinguer ce qui est efficace de ce qu’il faut éviter. Des antiacides au cannabis, examinons trois stratégies pour les problèmes digestifs courants. Cliquez sur les liens ci-dessous pour en savoir plus.
1. Les médicaments bloquant l’acidité
Ressentez-vous des brûlures, c’est-à-dire des aigreurs d’estomac ? Et vous utilisez des antiacides sur ordonnance, aussi appelés inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), pour les traiter ? Vous n’êtes pas seul ! Des millions de personnes se voient prescrire des IPP, des médicaments qui diminuent la production d’acide gastrique (2). Bien qu’ils soient efficaces, au fil des ans, on a commencé à réduire la prescription de ces médicaments, car leur utilisation à long terme peut aggraver la situation et entraîner d’autres problèmes de santé (2 ; 3). Les recherches montrent que les IPP doivent être prescrits aux patients à la dose la plus faible et pour la durée la plus courte possible. Les personnes qui prennent des IPP doivent être évaluées régulièrement par leur équipe soignante afin de déterminer si elles peuvent réduire lentement la quantité prise et éventuellement arrêter complètement de les utiliser (4-6). Les options de traitement alternatives et plus sûres pour les brûlures d’estomac comprennent des changements de style de vie, comme modifier ce que vous mangez ou buvez, et, si nécessaire, combiner ces stratégies avec des pilules ou comprimés antiacides en vente libre (2). Vous ne savez pas si vous utilisez un IPP ? Parlez-en à votre équipe de soins de santé pour le savoir et pour élaborer un plan qui vous aidera à cesser lentement d’utiliser ces médicaments si et quand vous pourrez le faire en toute sécurité. De plus, si vous souhaitez utiliser des antiacides en vente libre, vous devriez également en discuter avec votre équipe soignante afin de comprendre les inconvénients potentiels, ainsi que la dose, la fréquence et la durée d’utilisation acceptées.
Quel est le point commun entre les produits laitiers de culture comme le yogourt et les légumes fermentés comme la choucroute et le kimchi ? Réponse : ils contiennent tous des probiotiques. Les probiotiques sont de « bonnes » bactéries qui aident à décomposer les aliments et à repousser les « mauvaises » bactéries. Outre les aliments mentionnés ci-dessus, on les trouve dans les aliments enrichis en probiotiques et sous forme de suppléments. Les antibiotiques, qui sont des médicaments largement prescrits, peuvent perturber l’équilibre entre les « bonnes » et les « mauvaises » bactéries intestinales (7 ; 8). Cela peut provoquer l’apparition d’infections causées par une bactérie appelée Clostridium difficile, entraînant des diarrhées et des maladies intestinales potentiellement mortelles (9). Les recherches montrent que les probiotiques administrés parallèlement aux antibiotiques chez les enfants et les adultes réduisent le risque de développer une diarrhée associée à Clostridium difficile (10 ; 11). Le syndrome du côlon irritable et la constipation chronique sont d’autres problèmes gastro-intestinaux qui peuvent également bénéficier des probiotiques (12). Prenez toujours les médicaments comme prescrits par votre équipe soignante et consultez-la pour toute modification de votre régime alimentaire ou si vous envisagez de prendre des suppléments.
3. Le cannabis
Des millions de personnes en Amérique du Nord vivent avec une maladie intestinale inflammatoire, à savoir la maladie de Crohn ou la colite ulcéreuse (13 ; 14). Ces maladies sont généralement traitées avec des médicaments sur ordonnance, ce qui peut exposer les utilisateurs et les utilisatrices à un plu grand risque de développer des effets secondaires graves, comme des problèmes de foie et des cancers (15-19). Le cannabis est apparu comme une option thérapeutique alternative potentielle. Dans l’ensemble, la recherche montre qu’il y a un manque de données de haute qualité sur l’utilisation et les effets du cannabis ou de l’huile de cannabis pour traiter les adultes atteints de la maladie de Crohn ou de la colite ulcéreuse active. En conséquence, nous ne pouvons pas actuellement tirer de conclusions concrètes sur leur sécurité ou leur efficacité (15 ; 17). Si vous souffrez d’une maladie inflammatoire de l’intestin et que vous êtes toujours intéressé par l’essai du cannabis ou de l’huile de cannabis, consultez votre équipe soignante pour discuter des inconvénients et des avantages potentiels, ainsi que des prochaines étapes.