L’accident vasculaire cérébral (AVC) est l’une des principales causes de décès et de handicap dans le monde (1 ; 2). Les personnes qui souffrent et survivent à un AVC peuvent être confrontées à une variété d’incapacités temporaires ou permanentes dont la gravité varie et qui ont un impact sur leur capacité à accomplir les activités de la vie quotidienne. Par exemple, environ 80 % des personnes ont des difficultés à bouger leurs bras ou leurs jambes après un AVC, tandis que plus de 30 % ont des difficultés à communiquer (3-5). Ces problèmes peuvent sembler des obstacles insurmontables sur la voie du rétablissement. Cependant, la recherche a identifié quatre stratégies qui peuvent contribuer à résoudre ces problèmes et à faciliter les efforts de réadaptation (3-9). Cliquez sur les liens ci-dessous pour en savoir plus.
La thérapie par le miroir est une technique qui consiste à placer un miroir entre les bras ou les jambes de la personne qui a subi un AVC. Le miroir produit un reflet du bras ou de la jambe qui n’est pas paralysé. Lorsque la personne bouge son membre actif, le miroir donne l’impression que le membre paralysé bouge. Les recherches montrent que la thérapie par miroir peut être sûre et efficace pour améliorer le mouvement des membres supérieurs et inférieurs touchés par un AVC, ainsi que la capacité à mener des activités quotidiennes. Ces bénéfices peuvent être observés jusqu’à 6 mois ou plus après un AVC, mais des études de plus grande envergure et de qualité sont nécessaires pour confirmer ces résultats. Points bonus : la thérapie par le miroir a le potentiel d’être pratiquée à domicile et sans surveillance (3).
2. La réalité virtuelle et les jeux vidéo
Pour les adultes souffrant d’une lésion cérébrale acquise consécutive à un AVC ou à un traumatisme crânien, la thérapie par le jeu les encourage tout simplement à… jouer. Les recherches montrent que les jeux et les activités basés sur la technologie — comme les jeux vidéo et la réalité virtuelle — peuvent améliorer l’autonomie et l’équilibre des personnes souffrant de lésions cérébrales acquises, généralement dues à un AVC. Cette stratégie semble amusante pour les patients et les patientes et plus efficace que les options thérapeutiques habituelles (6). D’autres données suggèrent que la thérapie par réalité virtuelle peut entraîner de légères améliorations de la fonction globale du bras, du niveau de déficience motrice et de la capacité à effectuer des activités de la vie quotidienne. La thérapie par réalité virtuelle qui immerge les personnes plus profondément dans l’environnement virtuel est la plus bénéfique (7).
Traditionnellement, l’entraînement à la marche associe la marche à l’utilisation d’aides à la marche ou de dispositifs vitaux et à une supervision verbale et manuelle. Parfois, des techniques supplémentaires incluent une rétroaction musicale et un entraînement sur tapis roulant. Les recherches montrent qu’un entraînement à la marche incluant une rétroaction musicale ou un entraînement sur tapis roulant peut améliorer la vitesse et la distance de marche chez les personnes adultes victimes d’un AVC de un à six mois après l’AVC, par rapport à un entraînement à la marche traditionnel. Plus de six mois après l’AVC, la participation à tout type d’entraînement à la marche a le potentiel d’améliorer la capacité, la vitesse et la distance de marche, par rapport à l’absence de traitement, au placebo ou à la physiothérapie. Enfin, la capacité des personnes à prendre soin d’elles-mêmes peut également s’améliorer avec l’entraînement à la marche (8).
Après un AVC, certaines personnes souffrent d’aphasie, un trouble du langage caractérisé par des difficultés à parler, à écouter, à comprendre, à lire et à écrire (9). Les recherches montrent que l’orthophonie améliore les capacités de langage et de communication des personnes aphasiques. De plus, il semble qu’une thérapie orthophonique d’intensité plus élevée puisse entraîner des améliorations plus rapides et plus importantes. Ce niveau d’intensité peut être atteint en augmentant le nombre de séances ou leur durée (10). Cependant, l’orthophonie n’est pas forcément accessible à tous ; l’accès peut dépendre de l’existence d’une offre dans un lieu particulier et du coût.
Le rétablissement après un AVC peut être difficile et frustrant. Mais les personnes survivantes ne sont pas seules ; il existe une variété de stratégies fondées sur des données probantes qui permettent d’améliorer ou de retrouver la fonction des membres, l’autonomie, les compétences linguistiques et la capacité d’accomplir les activités nécessaires et souhaitées de la vie quotidienne. Les personnes ayant subi un AVC devraient discuter avec leur équipe soignante des différentes stratégies qui peuvent être intégrées dans leur plan de réadaptation, et de la façon de le faire en toute sécurité et de manière à optimiser le succès.