L’amour à l’ère du numérique

Les messages clés

  • La « cyber-intimité » a un impact profond et bien réel sur la vie des couples.
  • Les technologies peuvent influencer trois étapes dans le cycle de vie d’une relation amoureuse: 1) la façon dont les gens trouvent et rencontrent des partenaires en ligne; 2) les moyens par lesquels les partenaires utilisent les technologies pour entretenir la relation; et 3) la façon dont les gens font face au processus de dissolution en utilisant les technologies pour retrouver un sentiment d'autonomie.
  • Les textos, les photographies de couple ou les « statuts » partagés publiquement sur les médias sociaux sont devenus des moyens de communication au sein des couples.

La façon dont nous cherchons l’âme sœur a évolué ces dernières années au même rythme que les technologies. Plusieurs plateformes pour trouver l’amour ont ainsi vu le jour. Il en va également des autres étapes du cycle de vie d’un couple : que ce soit pour entretenir une relation ou pour retrouver son autonomie après la dissolution d’un couple.

La pandémie de COVID-19 a d’ailleurs exacerbé nos activités en ligne et a forcé les gens de tous âges à utiliser l’Internet pour se connecter aux autres. Aujourd’hui, nous pouvons exprimer notre intérêt pour quelqu’un d’un simple glissement de doigt sur un écran ou par l’envoi d’un emoji. Nous démontrons des marques d’affection numériques et publions des images et vidéos pour célébrer nos amours.

Il va sans dire que les technologies ont un impact profond et bien réel sur nos vies amoureuses.

Ce que la recherche nous apprend

Une récente revue systématique de 72 études a examiné l’utilisation des technologies tout au long du cycle de vie d’une relation amoureuse.(1) Bien que ces études n’aient pas ciblé spécifiquement les personnes âgées, on constate que la « cyberintimité » a un impact réel et profond peu importe l’âge.

La revue révèle que les technologies peuvent influencer trois étapes dans le cycle de vie d’une relation amoureuse : 1) la façon dont les gens trouvent et rencontrent des partenaires en ligne; 2) les moyens par lesquels les partenaires utilisent les technologies pour entretenir leur relation; et 3) la façon dont les gens font face au processus de dissolution de leur relation amoureuse en utilisant les technologies pour retrouver un sentiment d'autonomie.

Les études indiquent que la possibilité d’établir un contact avec une personne qui nous plaît est facilitée en ligne. Les gens semblent davantage désinhibés lorsqu’ils sont derrière leur écran et se permettent des comportements virtuels qu’ils n’oseraient pas dans la vie « réelle ». Toutefois, le fait d’être confrontés à de nombreux partenaires potentiels peut mener à de mauvais choix, en n’étant plus aussi sélectif et en se laissant distraire par la panoplie de profils offerts.

Vous êtes officiellement en couple ? Vous devez maintenant vous conformer aux règles qui régissent l’amour au temps du numérique. Gare à l’amoureux qui ne changerait pas son statut matrimonial sur Facebook pour refléter son engagement. Les études révèlent que les manifestations publiques d’affection sur les réseaux sociaux augmentent la satisfaction dans le couple. L’utilisation des technologies peut être utile pour maintenir ou renforcer les liens avec votre partenaire, que ce soit l’envoi d’un texto et d’une photo (voire la consommation de contenus sexuels en couple). Mais attention ! Des habitudes numériques différentes peuvent faire baisser la satisfaction dans la relation. De plus, la jalousie peut vite se pointer, surtout si l’un des partenaires passe trop de temps en ligne et y amorce des interactions avec d’autres personnes. 

Durant sa relation, un couple accumule des « biens » numériques — des photos, vidéos, textos — au même titre que des meubles ou une voiture. Lorsque la relation prend fin, les amoureux doivent faire un ménage numérique, par exemple retirer l’autre de ses contacts, enlever les photos partagées, changer son statut en ligne, etc. Passer à autre chose peut être compliqué, surtout si le partenaire éconduit espionne son ex sur les médias sociaux ou fait du cyberharcèlement. Cela dit, les technologies peuvent aider lors de la dissolution d’une relation amoureuse en aidant les anciens partenaires à retrouver un sentiment d'autonomie.

 

L’amour à l’ère du numérique : il faut aussi se protéger

La sécurité et le respect de la vie privée sont des préoccupations importantes dont il faut tenir compte dès lors qu’on parle de technologies. Quelques mises en garde s’imposent :

- Si vous êtes à la recherche de votre âme sœur, consultez des sites de rencontres qui font une vérification de l’identité des usagers. La majorité des sites sont ouverts aux personnes de tous âges, mais certains sont spécialisés pour les 50 ans et plus, ou encore regroupent des gens partageant des intérêts communs, comme la culture et le plein air par exemple.

- Soyez prudents avec les informations personnelles que vous partagez en ligne (incluant des images ou des vidéos qui permettraient de vous identifier et de vous localiser).

- Questionnez-vous avant de rendre des informations publiques sur les médias sociaux. Gardez en tête que ces informations, de même que les photographies suggestives et les sextos, restent accessibles en permanence sur les appareils numériques et pourraient être distribuées à d’autres personnes sans votre consentement.

- N’hésitez pas à dénoncer quiconque vous menace, vous harcèle, vous envoie des messages ou des images sexuellement explicites et non sollicités. Confiez-vous à un proche, un intervenant ou appelez la police si votre sécurité est menacée.


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Références

  1. Kwok I, Wescott AB. Cyberintimacy: A scoping review of technology-mediated romance in the digital age. Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking. 2020 Oct;23(10):657-666. doi: 10.1089/cyber.2019.0764. Epub 2020 Jul 24. PMID: 32721219.

AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ: Ces résumés sont fournis à titre informatif seulement. Ils ne peuvent pas remplacer les conseils de votre propre professionnel de la santé. Les résumés peuvent être reproduits à des fins éducatives sans but lucratif. Toute autre utilisation doit être approuvée par le Portail du vieillissement optimal de McMaster (info@mcmasteroptimalaging.org).

Plusieurs de nos billets de blogue ont été rédigés avant la pandémie de COVID-19 et ne reflètent donc pas nécessairement les dernières recommandations de santé publique. Bien que le contenu de ces billets de blogue (qu’ils soient nouveaux ou plus anciens) identifie des activités qui favorisent un vieillissement optimal, il est important de s'en tenir aux recommandations de santé publique les plus récentes en matière de prévention et de risques. Il se peut que certaines des activités suggérées dans ces billets de blogue doivent être modifiées ou évitées complètement afin de se conformer aux nouvelles recommandations en matière de santé publique. Pour consulter les dernières mises à jour de l'Agence de la santé publique du Canada, veuillez visiter son site Web.