Dormir plus, passer moins de temps assis, avoir une alimentation riche en fruits et légumes. Il existe une longue liste de choses que nous savons être bonnes pour notre santé et notre bien-être. Mais même si nous connaissons ces choses, beaucoup d’entre nous ont du mal à les mettre en pratique régulièrement ou à les pratiquer tout court. Faire de l’exercice ou en faire suffisamment est l’une de ces choses que beaucoup d’entre nous savent que nous devrions faire, mais que nous avons du mal à mettre en pratique. Pour être plus précis, 1,4 milliard d’adultes dans le monde ne font pas assez d’exercice. Cela représente plus de 25 % de la population adulte, soit 1 adulte sur 4 (1).
Qu’est-ce qui contribue à alimenter ces chiffres et nous empêche d’atteindre les niveaux d’activité physique recommandés ? Rappelons que les adultes sont encouragés à faire au moins 150 minutes d’exercice aérobique modéré à vigoureux (par exemple, une marche rapide, du vélo, du jogging) par semaine et à intégrer des exercices de raffermissement musculaire dans leur routine au moins deux fois par semaine (1 ; 2). Les facteurs qui influencent les comportements en matière d’exercice comprennent : le manque de temps, le soutien social, le manque d’énergie, de volonté, d’habileté et de ressources, et la peur des blessures (3).
Les personnes souffrant de troubles qui ont un impact sur les os, la colonne vertébrale, les muscles et les autres tissus mous sont particulièrement susceptibles d’être inactives. L’ostéoporose, l’ostéopénie, le mal de dos, la polyarthrite rhumatoïde et la goutte ne sont que quelques-unes des 150 affections qui correspondent à cette définition (4-6). Le manque d’activité dans ce groupe est regrettable, étant donné que l’exercice peut aider certaines personnes à mieux prendre en charge leurs symptômes et à améliorer leur état de santé, alors que ne pas faire d’exercice peut avoir l’effet inverse (7-10). Prenons, par exemple, les personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde. La peur de se blesser, ce qui dans ce cas signifie causer des dommages supplémentaires aux articulations, le manque d’énergie, qui se traduit par la fatigue, et la douleur sont des facteurs qui poussent ces personnes à ne pas faire d’exercice (7-13). Cependant, les recherches montrent que l’exercice peut aider les personnes vivant avec cette affection inflammatoire à améliorer les indicateurs de la condition physique et de l’inflammation, ainsi que le temps de marche, la fatigue et la fonction physique (7).
Existe-t-il une stratégie pour aider les personnes vivant avec des maladies et des affections rhumatismales et musculosquelettiques à augmenter la quantité d’exercice qu’elles pratiquent ? Tournons notre attention vers les moniteurs d’activité portables, ainsi que vers la revue systématique qui s’est attachée à connaître leurs effets dans cette population (4).
Ce que la recherche nous apprend
La revue systématique porte sur des personnes souffrant d’arthrose, de lombalgie ou d’une maladie rhumatismale inflammatoire chronique et utilisant un moniteur d’activité porté au poignet ou à la taille. Les moniteurs allaient du simple podomètre à des technologies plus avancées, comme celles qui permettent de relayer automatiquement des informations et de se connecter à une application. En plus du moniteur d’activité portable, la plupart des personnes participant aux études incluses dans l’examen ont également adopté ou reçu des stratégies complémentaires telles que la fixation d’objectifs, des brochures éducatives sur la marche et du counseling. Ces personnes sont comparées à celles qui sont soit inactives, soit qui n’ont reçu que de l’information ou des soins habituels, soit ont utilisé un moniteur seul sans autre stratégie, soit ont utilisé un moniteur en combinaison avec une autre stratégie complémentaire.
Bien que des recherches plus approfondies soient nécessaires sur l’utilisation à long terme des moniteurs portables, ainsi que sur les meilleures stratégies complémentaires à leur associer, l’étude révèle des résultats prometteurs.
Tout d’abord, chez les personnes vivant avec des maladies rhumatismales et musculosquelettiques, l’adhésion au port systématique de moniteurs d’activité semble élevée. Par exemple, les personnes utilisant des moniteurs au poignet les ont portés 93 % du temps pendant 10 semaines, ce qui constitue un premier pas dans la bonne direction. Deuxièmement, les moniteurs d’activité portables peuvent augmenter considérablement le nombre de pas quotidiens effectués (par exemple, 1 520 pas de plus par jour). Troisièmement, le temps passé à pratiquer une activité modérée à vigoureuse peut également augmenter légèrement (par exemple, 16 minutes de plus par jour). De plus, l’augmentation de l’activité associée à l’utilisation à court terme des moniteurs d’activité portables (jusqu’à 8 semaines) ne semble pas s’accompagner d’une aggravation de la douleur, du handicap, du fonctionnement, de la qualité de vie ou de la fatigue. Cependant, une légère augmentation de la douleur peut survenir lors de l’utilisation à long terme (plus de 8 semaines) des moniteurs d’activité portables. En ce qui concerne les moniteurs avancés par rapport aux simples podomètres, un nombre limité de données montre de meilleurs résultats avec l’utilisation des technologies plus innovantes (4).
L’exercice est un élément central des directives qui décrivent les options de prise en charge et de traitement des maladies rhumatismales ou musculosquelettiques, ce qui témoigne de son importance (4 ; 14-16). Si vous avez reçu le diagnostic d’une maladie rhumatismale ou musculosquelettique et que vous avez du mal à rester actif, vous pouvez envisager l’utilisation d’un moniteur d’activité portable. Discutez avec votre équipe soignante pour savoir si et comment vous pouvez intégrer en toute sécurité à la fois l’activité physique et les dispositifs portables dans votre vie quotidienne et d’une manière adaptée aux besoins de votre état de santé et de vos capacités spécifiques.