Dans les cultures autochtones, la participation sociale des aînés est reconnue et fortement valorisée. Grâce à leur implication et leur sagesse, ils contribuent à leur propre bien-être, mais aussi à celui des jeunes, des familles et de la collectivité tout entière.
L’approche holistique des cultures autochtones est porteuse de sens et d’espoir : par sa contribution à la solidarité intergénérationnelle, la participation sociale des aînés autochtones peut aider à répondre aux besoins en matière de santé et de bien-être.(1)
Que nous apprend la recherche sur les différentes façons que les aînés autochtones peuvent contribuer au bien-être individuel et collectif dans leur communauté ?
Ce que la recherche nous apprend
Une récente revue systématique de qualité modérée s’est penchée sur les effets de la participation sociale des aînés autochtones sur le bien-être individuel et communautaire.(1) Des intervenants œuvrant dans des centres de santé ou des conseils de bande et des aînés autochtones de huit des onze nations autochtones du Québec ont permis de mettre la main sur des documents pertinents qui n’auraient pas pu être trouvés en utilisant les méthodes de recherche scientifique conventionnelles. Mais bien que l’étude ait été conçue pour inclure des sources autochtones, pour des raisons de faisabilité, la recherche été limitée aux documents en français et en anglais, ainsi qu’au contexte canadien. Au total, 144 documents ont été inclus et plusieurs constats peuvent être faits.
L’analyse a révélé que les aînés autochtones contribuent au mieux-être par :
- les relations et les interactions qu’ils entretiennent avec les membres de la communauté et avec les non-autochtones;
- les communications intergénérationnelles orales et écrites;
- la vie communautaire, sociale et civique;
- le bénévolat et l’emploi; et
- la vie familiale.
Les contributions des aînés visent les jeunes, la famille et les communautés, favorisant ainsi la solidarité intergénérationnelle, notamment en :
- partageant leur expertise et enseignant les langues autochtones;
- s’occupant des petits-enfants et favorisant la résolution de conflits familiaux;
- intégrant les pratiques de guérison traditionnelles dans les centres de santé et transmettant des connaissances traditionnelles;
- promouvant des attitudes et des comportements individuels et collectifs positifs comme la réciprocité, la résilience, la gestion de la colère, la persévérance, ou encore la dignité;
- renforçant la cohésion sociale;
- prévenant les maladies et promouvant la santé mentale et physique; et
- favorisant l’acceptabilité des services de santé et des services sociaux.
Se tourner vers les aînés en temps de pandémie
La pandémie de COVID-19 a eu des effets sur tous les pans de nos vies. Chez les enfants et les jeunes, cela a également eu d’importantes répercussions avec, entre autres, les fermetures temporaires ou prolongées des écoles. La plupart ont dû se tourner vers l’enseignement à distance (derrière leur écran) ce qui a pu contribuer à un sentiment d’isolement, de solitude, d’angoisse, et bien plus encore.(2; 3)
Certaines communautés autochtones ont plutôt misé sur l’enseignement en plein air. En s’appuyant sur les aînés, ces communautés ont ainsi pu offrir sur le terrain des activités d'apprentissage expérientiel. Ce fut une occasion de miser sur la culture et les pratiques traditionnelles afin de surmonter les défis de la pandémie.(4; 5)
Un tel exemple reflète l’importance des relations intergénérationnelles, mais aussi le rôle fondamental que peuvent avoir les aînés afin de partager leurs savoirs et contribuer au bien-être de leur communauté. Il s’agit également de pratiques prometteuses qui pourraient inspirer les conseils scolaires afin d’aider les éducateurs à travailler en partenariat avec les communautés autochtones locales et les aînés pour explorer des activités de plein air qui intègrent les savoirs autochtones à l'éducation environnementale.(4)