Un « pair » est défini comme une personne qui nous est égale, par exemple sur le plan de l'âge, des capacités, du statut social ou du milieu (1 ; 2). Nos pairs sont un élément important de notre vie quotidienne. Au fil des ans, il peut s’agir de nos camarades de classe, de nos collègues, de nos coéquipiers, de nos compagnons et compagnes de promenade, de ceux et celles qui partagent les mêmes intérêts que nous, et plus encore. Parfois, nos pairs sont les personnes vers lesquelles nous nous tournons pour célébrer les meilleurs moments et celles sur lesquelles nous nous appuyons dans les moments difficiles. Ce dernier point est particulièrement vrai. La plupart d’entre nous, si ce n’est la totalité, peuvent se souvenir d’un moment de leur vie où nous avons cherché le soutien de nos pairs alors que nous traversions une épreuve, comme un problème de santé ou une lutte contre des comportements qui peuvent avoir des répercussions négatives sur notre santé. Le soutien de ceux et celles qui vivent une expérience ou un moment similaire dans leur vie semble bénéfique, notamment parce que ces personnes peuvent comprendre ce que nous traversons et faire preuve d’empathie, nous orienter et nous prodiguer des conseils fondés sur leur propre expérience vécue et nous encourager à aller de l’avant dans notre propre cheminement (3 ; 4).
Mais que dit la recherche sur le fait de s’appuyer sur ses pairs ? Voici quelques-uns des avantages prouvés de la recherche du soutien par les pairs. Cliquez sur les liens ci-dessous pour en savoir plus.
1. Arrêter de fumer avec succès
Des millions de Canadiens fument des cigarettes (5). Malheureusement, malgré les risques pour la santé qui accompagnent cette activité — comme le cancer, les maladies cardiaques et la mort prématurée — il n’est pas facile de cesser de fumer (6). Une stratégie à laquelle les fumeurs peuvent avoir recours, seule ou en combinaison avec d’autres options de traitement comme les médicaments ou la thérapie de remplacement de la nicotine, est la thérapie de groupe ou les programmes de soutien (7 ; 8). Les recherches indiquent que la participation à ces programmes de groupe augmente de 50 % à 130 % les chances de réussir à arrêter de fumer, par rapport à l’auto-assistance (p. ex. se procurer de la documentation sur l’abandon du tabac) (7).
2. S’abstenir de consommer de l’alcool
Près de six millions de Canadiens consomment de l’alcool de façon excessive, ce qui les rend plus susceptibles de développer un trouble lié à la consommation d’alcool — un état ayant des effets négatifs sur la santé cognitive, émotionnelle et physique (9-11). Les recherches montrent que, par rapport à d’autres traitements bien établis, les programmes normalisés de facilitation des douze étapes dirigés par des pairs (Alcooliques anonymes/professionnels) sont plus efficaces pour accroître l’abstinence chez les adultes qui luttent contre le trouble de la consommation d’alcool, l’abus d’alcool ou la dépendance à l’alcool. En fait, les personnes qui participent à ces programmes généralement gratuits et facilement accessibles ont de 3 % à 42 % plus de chances de s’abstenir de consommer de l’alcool (12).
Plus de 2,4 millions de Canadiens sont atteints de diabète, le diabète de type 2 étant la forme la plus courante de la maladie (13 ; 14). La recherche montre que le soutien par les pairs peut contribuer à réduire la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2, comparativement aux soins habituels. Les caractéristiques d’un soutien efficace par les pairs comprennent des séances de soutien plus fréquentes (par exemple, au moins une ou deux par mois) et un soutien individuel par rapport à un soutien de groupe ou une combinaison des deux (4). Cette stratégie pourrait être plus efficace chez les personnes dont le contrôle de la glycémie est faible (4 ; 15).
Malgré les avantages évidents pour la santé, un adulte sur quatre ne fait pas assez d’exercice (16). Pour les adultes plus âgés, les obstacles financiers, physiques et sociaux, en plus du sentiment que leurs besoins ne sont pas satisfaits par les installations récréatives, et le fossé qui se creuse avec ceux qui dirigent les programmes d’exercice en raison des écarts d’âge peuvent contribuer à ce manque d’activité physique (17-20). La recherche démontre que les programmes d’exercice dirigés par des pairs et les programmes de soutien par les pairs peuvent améliorer l’adhésion à l’activité physique chez les personnes âgées (17).
Adapter le soutien par les pairs en période de pandémie
À la lumière de la pandémie actuelle de COVID-19 et des mesures mises en place pour la contrôler, le recours à des programmes ou des services de soutien par les pairs en personne peut ne pas être possible ou recommandé pour le moment. Le bon côté des choses, c’est que ces types de programmes et de services peuvent être fournis et accessibles virtuellement grâce aux téléphones, aux téléphones intelligents, aux ordinateurs, aux tablettes, aux outils de vidéoconférence et aux applications mobiles.