Quatre avantages du soutien par les pairs qui se basent sur les données probantes

Les messages clés

  • Les pairs sont égaux à nous sur des aspects tels que l’âge, le milieu ou les capacités.
  • La recherche de soutien auprès de pairs — qui peuvent prodiguer des conseils et des encouragements fondés sur l’expérience vécue — est une stratégie prometteuse pour améliorer les résultats en matière de santé.  
  • Les programmes de thérapie de groupe ou de sevrage tabagique augmentent les chances de réussir à arrêter de fumer, par rapport à l’auto-assistance.
  • Comparés à d’autres traitements bien établis, les programmes normalisés des Alcooliques Anonymes (AA) dirigés par des pairs et les programmes de facilitation des douze étapes (FDE) dirigés par des professionnels sont plus efficaces pour accroître l’abstinence chez les personnes luttant contre le trouble de la consommation d’alcool, l’abus d’alcool ou la dépendance à l’alcool.
  • Un soutien individuel fréquent par des pairs peut améliorer la glycémie des personnes atteintes de diabète de type 2, par rapport au traitement standard du diabète. 
  • Les programmes d’exercices dirigés par les pairs et les programmes de soutien par les pairs ont le potentiel d’aider les personnes âgées à maintenir leur participation aux programmes d’exercices.
  • Envisagez d’accéder à des programmes ou services virtuels de soutien par les pairs si vous cherchez de l’aide pour arrêter de fumer, vous abstenir de consommer de l’alcool, gérer le diabète de type 2 et faire de l’exercice.

Un « pair » est défini comme une personne qui nous est égale, par exemple sur le plan de l'âge, des capacités, du statut social ou du milieu (1 ; 2). Nos pairs sont un élément important de notre vie quotidienne. Au fil des ans, il peut s’agir de nos camarades de classe, de nos collègues, de nos coéquipiers, de nos compagnons et compagnes de promenade, de ceux et celles qui partagent les mêmes intérêts que nous, et plus encore. Parfois, nos pairs sont les personnes vers lesquelles nous nous tournons pour célébrer les meilleurs moments et celles sur lesquelles nous nous appuyons dans les moments difficiles. Ce dernier point est particulièrement vrai. La plupart d’entre nous, si ce n’est la totalité, peuvent se souvenir d’un moment de leur vie où nous avons cherché le soutien de nos pairs alors que nous traversions une épreuve, comme un problème de santé ou une lutte contre des comportements qui peuvent avoir des répercussions négatives sur notre santé. Le soutien de ceux et celles qui vivent une expérience ou un moment similaire dans leur vie semble bénéfique, notamment parce que ces personnes peuvent comprendre ce  que nous traversons et faire preuve d’empathie, nous orienter et nous prodiguer des conseils fondés sur leur propre expérience vécue et nous encourager à aller de l’avant dans notre propre cheminement (3 ; 4).


Mais que dit la recherche sur le fait de s’appuyer sur ses pairs ? Voici quelques-uns des avantages prouvés de la recherche du soutien par les pairs. Cliquez sur les liens ci-dessous pour en savoir plus.

 

1. Arrêter de fumer avec succès

Des millions de Canadiens fument des cigarettes (5). Malheureusement, malgré les risques pour la santé qui accompagnent cette activité — comme le cancer, les maladies cardiaques et la mort prématurée — il n’est pas facile de cesser de fumer (6). Une stratégie à laquelle les fumeurs peuvent avoir recours, seule ou en combinaison avec d’autres options de traitement comme les médicaments ou la thérapie de remplacement de la nicotine, est la thérapie de groupe ou les programmes de soutien (7 ; 8). Les recherches indiquent que la participation à ces programmes de groupe augmente de 50 % à 130 % les chances de réussir à arrêter de fumer, par rapport à l’auto-assistance (p. ex. se procurer de la documentation sur l’abandon du tabac) (7).

 

2. S’abstenir de consommer de l’alcool

Près de six millions de Canadiens consomment de l’alcool de façon excessive, ce qui les rend plus susceptibles de développer un trouble lié à la consommation d’alcool — un état ayant des effets négatifs sur la santé cognitive, émotionnelle et physique (9-11). Les recherches montrent que, par rapport à d’autres traitements bien établis, les programmes normalisés de facilitation des douze étapes dirigés par des pairs (Alcooliques anonymes/professionnels) sont plus efficaces pour accroître l’abstinence chez les adultes qui luttent contre le trouble de la consommation d’alcool, l’abus d’alcool ou la dépendance à l’alcool. En fait, les personnes qui participent à ces programmes généralement gratuits et facilement accessibles ont de 3 % à 42 % plus de chances de s’abstenir de consommer de l’alcool (12).

 

3. Diminuez votre glycémie

Plus de 2,4 millions de Canadiens sont atteints de diabète, le diabète de type 2 étant la forme la plus courante de la maladie (13 ; 14). La recherche montre que le soutien par les pairs peut contribuer à réduire la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2, comparativement aux soins habituels. Les caractéristiques d’un soutien efficace par les pairs comprennent des séances de soutien plus fréquentes (par exemple, au moins une ou deux par mois) et un soutien individuel par rapport à un soutien de groupe ou une combinaison des deux (4). Cette stratégie pourrait être plus efficace chez les personnes dont le contrôle de la glycémie est faible (4 ; 15).

 

4. Rester actif physiquement

Malgré les avantages évidents pour la santé, un adulte sur quatre ne fait pas assez d’exercice (16). Pour les adultes plus âgés, les obstacles financiers, physiques et sociaux, en plus du sentiment que leurs besoins ne sont pas satisfaits par les installations récréatives, et le fossé qui se creuse avec ceux qui dirigent les programmes d’exercice en raison des écarts d’âge peuvent contribuer à ce manque d’activité physique (17-20). La recherche démontre que les programmes d’exercice dirigés par des pairs et les programmes de soutien par les pairs peuvent améliorer l’adhésion à l’activité physique chez les personnes âgées (17).

 

Adapter le soutien par les pairs en période de pandémie

À la lumière de la pandémie actuelle de COVID-19 et des mesures mises en place pour la contrôler, le recours à des programmes ou des services de soutien par les pairs en personne peut ne pas être possible ou recommandé pour le moment. Le bon côté des choses, c’est que ces types de programmes et de services peuvent être fournis et accessibles virtuellement grâce aux téléphones, aux téléphones intelligents, aux ordinateurs, aux tablettes, aux outils de vidéoconférence et aux applications mobiles.

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Références

  1. Larousse. Pair. [Internet] 2021. [consulté en avril 2021]. Disponible en ligne : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/pairs/57283 
  2. Le Robert. Pair. [Internet] 2021. [consulté en avril 2021]. Disponible en ligne : https://dictionnaire.lerobert.com/definition/pair
  3. Dennis CL. Peer support within a health care context: A concept analysis. Int J Nurs Stud. 2003; 40(3):321-332. 
  4. Qi L, Liu A, Qi W, et coll. L'efficacité du soutien par les pairs pour améliorer le contrôle de la glycémie chez les patients atteints de diabète de type 2: une méta-analyse d'essais contrôlés randomisés. BMC Public Health. 2015; 15:471. doi: 10.1186/s12889-015-1798-y.
  5. Statistique Canada. Fumeurs selon le groupe d’âge. [Internet] 2021. [consulté en avril 2021]. Disponible en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1310009610 
  6. U.S. Department of Health and Human Services. The health consequences of smoking—50 Years of progress: A report of the surgeon general. Atlanta (GA): Centers for Disease Control and Prevention (US); 2014.
  7. Stead LF, Carroll AJ, Lancaster T. Group behaviour therapy sessions for smoking cessation. Cochrane Database of Syst Rev. 2017; 3:CD001007. doi: 10.1002/14651858.CD001007.pub3.
  8. Hajek P. Current issues in behavioral and pharmacological approaches to smoking cessation. Addict Behav. 1996; 21(6):699-707.
  9. Statistique Canada. Consommation abusive d'alcool, selon le groupe d'âge. Internet [2021]. [consulté en avril 2021]. Disponible en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1310009611   
  10. Minozzi S, Saulle R, Rösner S. Baclofen pour les troubles liés à la consommation d'alcool. Cochrane Database Syst Rev. 2018; 11:CD012557. doi: 10.1002/14651858.CD012557.pub2. 
  11. American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorders. 5th Edition. Washington, DC: American Psychiatric Association, 2013. 
  12. Kelly JF, Humphreys K, Ferri M. Alcooliques anonymes et autres programmes en 12 étapes pour les troubles liés à la consommation d'alcool. Cochrane Database Syst Rev. 2020; 3:CD012880. doi: 10.1002/14651858.CD012880.pub2.    
  13. Statistique Canada. Diabète, selon le groupe d'âge. [Internet] 2021. [consulté en avril 2021]. Disponible en ligne : https://www150.statcan.gc.ca/t1/tbl1/fr/tv.action?pid=1310009607&request_locale=fr 
  14. National Center for Chronic Disease Prevention and Health Promotion. National diabetes statistics report, 2017. United States: CDC; 2017, 20 p. Disponible en ligne en anglais : https://www.cdc.gov/diabetes/pdfs/data/statistics/national-diabetes-statistics-report.pdf
  15. Tay JHT, Jiang Y, Hong J, et coll. Efficacité des interventions d'autogestion de groupe menées par des non-spécialistes pour améliorer l'hémoglobine glyquée (HbA1c), l'auto-efficacité et les taux de visites aux urgences chez les adultes atteints de diabète de type 2: une revue systématique et méta-analyse. Int J Nurs Stud. 2021; 113:103779. doi: 10.1016/j.ijnurstu.2020.103779. 
  16. Organisation mondiale de la santé. Activité physique. [Internet] 2018. [consulté en avril 2020]. Disponible en ligne : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/physical-activity
  17. Burton E, Farrier K, Hill KD, et coll. L'efficacité des pairs afin d'assurer la prestation de programmes d'activités physiques ou d'inciter des personnes âgées à accroître leur participation à des activités physiques: une revue systématique et méta-analyse. J Sports Sci. 2018; 36(6): 699-678. 
  18. Baert V, Gorus E, Mets T, et coll. Motivators and barriers for physical activity in the oldest old: A systematic review. Ageing Res Rev. 2011; 10:464-474. doi: 10.1016/j.arr.2011.04.001. 
  19. Burton E, Farrier K, Lewin G, et coll. Motivators and barriers for older people participating in resistance training: A systematic review. J Aging Phys Act. 2016; 25(2):311-324. doi: 10.1123/japa.2015-0289.
  20. Hill AM, Hoffmann T, McPhail S, et coll. Factors associated with older patients’ engagement in exercise after hospital discharge. Arch Phys Med Rehabil. 2011; 92(9): 1395-1403. doi: 10.1016/j.apmr.2011.04.009.

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