Qu’ont en commun les médicaments, les approches diététiques, l’exercice, les pratiques de réduction du stress, les stratégies de perte de poids, la restriction de la consommation d’alcool et la modification complète du mode de vie ? La réponse est qu’il s’agit toutes d’interventions qui visent à abaisser la pression artérielle des personnes souffrant d’hypertension (c’est-à-dire de haute pression). Les stratégies non médicamenteuses peuvent également être utilisées par les personnes présentant un risque élevé de développer une hypertension, un état appelé préhypertension (1 ; 2).
Dans le monde entier, l’hypertension est un facteur important dans le développement de nombreuses maladies — telles que les maladies cardiaques et cérébrales — et dans l’apparition de décès prématurés (3). Actuellement, plus de 1,1 milliard de personnes vivent avec l’hypertension, et on prévoit que quatre millions de personnes supplémentaires recevront un diagnostic d’hypertension au cours des quatre prochaines années (1 ; 3 ; 4).
Compte tenu de sa prévalence mondiale et de son impact sur la vie des individus, il est important d’examiner les options de traitement et les stratégies de prévention actuellement disponibles du point de vue de leur accessibilité, de leur efficacité et de la manière dont elles se comparent les unes aux autres. Prenons, par exemple, les médicaments antihypertenseurs. Cet ensemble diversifié de médicaments s’avère efficace pour abaisser la tension artérielle chez de nombreuses personnes et constitue souvent le traitement de référence prescrit pour l’hypertension (1 ; 2). Cependant, ces médicaments s’accompagnent d’effets secondaires tels que l’hypotension, des problèmes rénaux, des taux de potassium élevés et des évanouissements, et sont coûteux pour ceux et celles qui les prennent. Les stratégies non médicamenteuses pourraient donc avoir quelque chose de bon à offrir. Ce besoin de solutions de rechange ou d’options complémentaires est renforcé par le fait que toutes les personnes ne répondent pas bien aux médicaments et ont besoin d’autres approches pour contrôler leur pression artérielle (1 ; 5 ; 6).
Une revue systématique s’est chargée d’étudier une variété de stratégies non médicamenteuses chez les personnes souffrant d’hypertension établie ou de préhypertension (1). Alors, faut-il inclure ces stratégies dans un plan de traitement ou de prévention complet ?
Ce que la recherche nous apprend
Des preuves de qualité faible à élevée montrent que les stratégies non médicamenteuses peuvent être bénéfiques pour les adultes souffrant de préhypertension ou d’hypertension établie.
L’étude mentionnée plus haut révèle que les approches diététiques (c’est-à-dire, le régime DASH [Dietary Approach to Stop Hypertension], les régimes pauvres en sodium et riches en potassium, et la restriction en sel), l’exercice physique (c’est-à-dire les exercices aérobiques et isométriques), les pratiques de réduction du stress (c’est-à-dire le contrôle de la respiration et le yoga), les interventions de perte de poids (c’est-à-dire le régime hypocalorique et le régime hypocalorique plus l’exercice) et la modification complète du mode de vie peuvent réduire la pression artérielle systolique et diastolique par rapport aux soins habituels. De plus, l’étude identifie le régime DASH comme la stratégie la plus efficace pour réduire la pression artérielle parmi les différentes options non médicamenteuses testées (1). Pour ceux et celles qui ne connaissent pas ce modèle alimentaire, il s’agit d’un régime qui met l’accent sur la consommation de céréales complètes, de produits laitiers allégés, de fruits et de légumes, tout en recommandant une diminution de la teneur en sodium, en graisses saturées et en graisses totales (1 ; 7 ; 8).
Il est également important de noter que différentes stratégies non médicamenteuses peuvent avoir des effets différents selon le type de résultat de pression artérielle visé (c’est-à-dire pression systolique ou diastolique) et selon qu’il s’agit d’une hypertension établie ou d’une préhypertension (1). Il faut donc en tenir compte lors du choix du traitement ou des options préventives.
Que signifie tout cela pour vous ? La bonne nouvelle, c’est qu’il existe une variété de stratégies médicamenteuses et non médicamenteuses qui peuvent faire partie de votre traitement ou de votre approche préventive. Parlez à votre médecin traitant ou à votre cardiologue de ces diverses options avant d’apporter des changements, et collaborez à l’élaboration d’un plan qui répond à vos besoins individuels et augmente vos chances d’y adhérer.