Favoriser une plus grande mobilité grâce aux véhicules autonomes

Les messages clés

  • Les changements liés à l'âge peuvent affecter notre santé physique et mentale, et ils peuvent également affecter notre capacité à marcher, à faire du vélo ou à conduire un véhicule.
  • Les systèmes de transport qui reposent sur les nouvelles technologies, comme les véhicules autonomes, doivent tenir compte des besoins et des attitudes des aînés afin de leur offrir des services qui seront acceptés et utilisés.

La mobilité est un enjeu important pour tous. Les gens souhaitent être en mesure de se déplacer de façon autonome, ce qui permet de vaquer à leurs activités quotidiennes (par exemple, aller au travail, faire leurs courses, aller à des rendez-vous médicaux), de mener une vie sociale active, voire même nourrir un sentiment de liberté.

Cela dit, des changements liés à l'âge peuvent affecter notre santé physique et mentale. Cela peut aussi avoir des répercussions sur notre capacité à marcher, à faire du vélo, ou encore à conduire un véhicule.

Depuis bien des années, les véhicules autonomes font rêver. Si cela semblait relever de la science-fiction, les progrès technologiques nous permettent de croire que ce sera la réalité de demain. Ces véhicules routiers (par exemple, des voitures ou des autobus) sont équipés d’un système de conduite autonome qui a la capacité de conduire, et ce, sans intervention d’un conducteur. Est-ce que ces véhicules autonomes pourraient favoriser la mobilité des aînés?

Ce que la recherche nous apprend

Une récente revue systématique a permis de faire le point sur l’état des connaissances des facteurs qui limitent la mobilité et le bien-être des aînés, ainsi que sur le potentiel des véhicules autonomes pour y remédier.(1)

Cette revue met en lumière que les aînés forment un groupe hétérogène. Leurs besoins liés aux déplacements sont très différents et peuvent aussi varier en fonction des événements de la vie (par exemple, la détérioration de l’état de santé, un déménagement, ou un deuil).

La mobilité des aînés semble influencer par quatre grands facteurs :

- Les facteurs liés à la santé : l’incapacité ou le déclin des habiletés physiques, sensorielles, motrices ou cognitives nécessaires pour marcher, faire du vélo, conduire ou utiliser les services de transport public peuvent limiter la mobilité. Par exemple, une arthrite sévère peut entraver l’utilisation des interfaces technologiques. En vieillissant, les aînés peuvent aussi craindre d’être impliqués dans un accident, que ce soit comme occupant d’un véhicule ou comme piéton, et refuser d’utiliser les taxis, les transports publics ou même le covoiturage.

- Les facteurs environnementaux : l’environnement bâti, incluant les routes et les véhicules qui y circulent, doit être pensé en fonction des besoins des personnes à mobilité réduite, par exemple des trottoirs bas, des traverses piétonnières sécuritaires aux intersections.

- Les facteurs économiques : la baisse de revenu est un obstacle à la mobilité des personnes âgées, car les tarifs d’utilisation des transports peuvent être élevés, malgré qu’une grande partie de la génération vieillissante des baby-boomers dans de nombreux pays est plus riche et en meilleure santé que les cohortes précédentes.

- Les facteurs sociaux : on fait ici référence aux liens sociaux, aux routines, ou aux interactions informelles. Certaines études suggèrent que les personnes qui ne peuvent pas conduire ont tendance à avoir moins de contacts sociaux, et que de nombreux aînés choisissent de ne pas participer à la vie communautaire plutôt que de dépendre des autres.

Est-ce que les véhicules autonomes répondent aux besoins des aînés?

Peu d'études ont examiné le potentiel des véhicules autonomes tout en tenant compte des facteurs influençant la mobilité des aînés. De plus, compte tenu de l’hétérogénéité de la population âgée, il est difficile de déterminer si les véhicules autonomes répondent aux besoins des aînés. Certains aînés semblent moins réceptifs aux technologies et pourraient ne pas vouloir utiliser de véhicules autonomes (que ce soit une voiture ou un autobus autonome). Certains utilisent les transports publics pour discuter avec le chauffeur : l’automatisation des autobus pourrait ne pas répondre à leur besoin d’interaction sociale de par l’absence de conducteur.

Les véhicules autonomes peuvent être intégrés aux services de transport public existants, en tirant parti de l’automatisation des véhicules dans une perspective durable. Toutefois, la forme que prendra l’offre de véhicules autonomes dépendra des préférences des consommateurs : autobus, taxis autonomes pour passager en solo ou partagés, avec ou sans jumelage des passagers en fonction de leur âge, de leur santé et de leurs intérêts, tarifs avantageux.

L’offre de véhicules autonomes doit se faire en adéquation avec l’environnement bâti et les infrastructures routières. De plus, ils ne doivent pas compromettre la marche et le cyclisme, qui contribuent à vieillissement actif et qui offrent des possibilités de participation sociale.


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Références

  1. Kovacs FS, McLeod S, Curtis C. Aged mobility in the era of transportation disruption: Will autonomous vehicles address impediments to the mobility of ageing populations? Travel Behaviour and Society, 2020, 20: 122–132

AVIS DE NON-RESPONSABILITÉ: Ces résumés sont fournis à titre informatif seulement. Ils ne peuvent pas remplacer les conseils de votre propre professionnel de la santé. Les résumés peuvent être reproduits à des fins éducatives sans but lucratif. Toute autre utilisation doit être approuvée par le Portail du vieillissement optimal de McMaster (info@mcmasteroptimalaging.org).

Plusieurs de nos billets de blogue ont été rédigés avant la pandémie de COVID-19 et ne reflètent donc pas nécessairement les dernières recommandations de santé publique. Bien que le contenu de ces billets de blogue (qu’ils soient nouveaux ou plus anciens) identifie des activités qui favorisent un vieillissement optimal, il est important de s'en tenir aux recommandations de santé publique les plus récentes en matière de prévention et de risques. Il se peut que certaines des activités suggérées dans ces billets de blogue doivent être modifiées ou évitées complètement afin de se conformer aux nouvelles recommandations en matière de santé publique. Pour consulter les dernières mises à jour de l'Agence de la santé publique du Canada, veuillez visiter son site Web.