Les années 90 ont connu des moments historiques dans les domaines de la science et de la technologie, du cinéma et de la télévision, de la politique et du sport. Elles ont également été l’occasion d’effectuer de nombreuses prévisions sur ce à quoi l’avenir allait ressembler. Une prévision en particulier concernait les principales causes de décès et d’invalidité dans le monde (1). Dans cette prévision, les chercheurs estimaient que la maladie pulmonaire obstructive chronique — plus communément appelée MPOC ou bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ailleurs dans la francophonie— allait passer de la sixième cause de décès en 1990 à la troisième cause en 2020 (1 ; 2). Sautons jusqu’en 2016, et cette prophétie se réalise (3).
Si nous nous penchons sur les poumons d’une personne atteinte de MPOC, nous constatons des dommages ou des changements dans la structure des voies respiratoires primaires, un rétrécissement des voies de passage et des sacs d’air (2). À leur tour, ces changements contribuent à rendre la respiration difficile, un symptôme courant de la MPOC (4). Maintenant, imaginez que vous vaquiez à vos occupations quotidiennes, que ce soit de promener le chien, de préparer le dîner, de nettoyer la maison, ou de prendre une douche, au moment où vous commencez à éprouver une crise intense d’essoufflement, ce qui vous amène à arrêter ce que vous êtes en train de faire. Cet exemple montre comment les activités quotidiennes de routine peuvent être affectées pour les personnes vivant avec la MPOC.
Cependant, il existe des stratégies qui aident à maîtriser les symptômes et à améliorer le bien-être. Bien que la médication soit l’une des approches les plus courantes, la réadaptation pulmonaire — qui implique une combinaison d’exercices, d’éducation et de changements de mode de vie — en constitue une autre (2 ; 4). La réadaptation pulmonaire se fait souvent dans des milieux cliniques comme les hôpitaux, mais on peut améliorer l’accès à ces services grâce à des options à domicile ou dans la collectivité. Cela soulève deux questions principales. Premièrement, comment la réadaptation à domicile ou dans la collectivité a-t-elle un impact sur les symptômes et le bien-être des personnes atteintes de MPOC ? Deuxièmement, comment les stratégies à domicile ou dans la collectivité se comparent-elles à la réadaptation en milieu hospitalier ? Un revue systématique s’est penchée sur ces questions (2).
Ce que la recherche nous apprend
La revue systématique révèle quelques résultats prometteurs. Par exemple, comparativement aux personnes atteintes de MPOC qui ne reçoivent aucun traitement, celles qui s’engagent dans une réadaptation à domicile ou dans la collectivité peuvent connaître des améliorations dans la respiration et la qualité de vie. Plus intéressant encore, il semble que la réadaptation à domicile ou dans la collectivité puisse être aussi efficace que la réadaptation en milieu hospitalier pour obtenir des bienfaits positifs liés à la facilité de la respiration, à l’utilisation de l’oxygène pendant l’exercice et à la qualité de vie (2).
Alors, ne gaspillez pas votre souffle ! Si vous faites face à des obstacles à l’accès aux services hospitaliers, préférez le confort de la maison, ou la commodité qui vient avec le fait de rester dans votre collectivité, parlez avec votre prestataire de soins de santé au sujet des options de réadaptation à domicile ou dans la collectivité qui s’offrent à vous.