À mesure que nous vieillissons, des sujets tels que la perte de mémoire, le déclin cognitif et la démence seront de plus en plus évoqués dans les conversations que nous aurons avec nos amis, notre famille et les prestataires de soins de santé. Parallèlement, les dernières conclusions de la recherche sur les causes, les traitements et la prévention continueront à être mises en avant dans les titres d’actualité quotidiens, les livres que nous lisons, les bulletins d’information auxquels nous sommes abonnés, ainsi que nos émissions de télévision et nos balados préférés.
Pourquoi un intérêt si intense pour de tels sujets ?
Le déclin de la fonction cognitive — des choses comme la mémoire, l’attention, la conscience, le raisonnement et le jugement — est la principale cause d’invalidité et de décès chez les personnes âgées (1 ; 2). Mais il peut exister des moyens d'améliorer la fonction cognitive (1 ; 3 ; 4). Comment ? En tirant parti de la neuroplasticité du cerveau (1).
La neuroplasticité est la capacité du cerveau à se modifier et à établir de nouvelles connexions lorsque des problèmes tels que des dommages, des défauts, de nouvelles informations, une stimulation ou un développement sont rencontrés. Ce concept va à l’encontre des croyances passées selon lesquelles le cerveau est « câblé de façon rigide », avec de nouvelles preuves émergentes démontrant que le cerveau peut, en fait, se réorganiser (5). Prenez, par exemple, l’exercice physique sous forme d’aérobique ou de musculation. Chez les personnes âgées, on a démontré que l’exercice physique modifie la manière dont le cerveau se connecte et se structure, ainsi que son fonctionnement (1 ; 6-8).
En dehors de l’activité physique, l’entraînement cérébral peut également améliorer la fonction cognitive. Si les deux stratégies peuvent fonctionner seules, cela signifie-t-il que la combinaison des deux peut donner lieu à des effets positifs encore plus grands (1) ?
Ce que la recherche nous apprend
Une revue systématique récente a montré que la combinaison de l’activité physique et de l’entraînement cérébral peut améliorer la fonction cognitive chez les personnes âgées, qu’elles souffrent ou non d’une déficience cognitive légère. L’activité physique incluait les exercices d’aérobique, la musculation, ou une combinaison des deux, tandis que l’entraînement cérébral incluait des tâches qui stimulent un ou plusieurs domaines de la fonction cognitive. Les personnes exposées à une combinaison d’exercices physiques et cognitifs en ont tiré plus de bénéfices que celles prenant part aux soins habituels ou ne faisant rien, ou encore celles pratiquant une activité physique seule. Point intéressant, la combinaison d’un programme d’exercices physiques et cognitifs n’est pas plus efficace qu’un entraînement cérébral en soi. Cependant, cette conclusion ne devrait pas inciter les personnes à abandonner l’exercice physique de leur stratégie pour rester en bonne santé sur le plan cognitif ; parce que les avantages de l’exercice vont bien au-delà de la santé du cerveau pour inclure également la santé physique, mentale et sociale. Ces résultats devraient plutôt motiver les personnes à ajouter un entraînement cérébral à leurs routines d’activité physique nouvelles ou existantes.
La revue systématique a également examiné si la nature du programme combiné — des éléments tels que la durée du programme ou la durée et la fréquence des sessions d’entraînement — importait. Apparemment, la réponse est… pas tellement. Les programmes courts (<12 semaines), moyens (12 ou 13 semaines) et longs (≥ 24 semaines) ont tous été utiles, tout comme les programmes de fréquence faible (1 séance d’entraînement/semaine), modérée (2 séances/semaine) ou intense (≥3 séances/semaine). Les séances de courte durée (≤ 45 min) et de moyenne durée (> 45 à ≤ 60 min) ont également produit des gains, contrairement aux sessions longues (> 60 min) (bien qu’on ne constate pas de grande différence entre les trois groupes). En raison de la pauvreté des preuves, il est nécessaire de poursuivre les recherches pour comprendre comment ces facteurs interagissent.
Au lieu de cela, ce qui peut sembler avoir plus d’importance avec ces programmes combinés est de savoir si l’activité physique et l’entraînement cérébral se pratiquent à des moments différents, comme l’un après l’autre, ou simultanément, par le biais d’activités telles que le tai-chi, la danse, les arts martiaux ou les jeux vidéo exigeant une activité physique. Dans le cas qui nous occupe, cette dernière démarche— faire simultanément un entraînement physique et cérébral — montre le potentiel d’être plus efficace. Bien que cette stratégie combinée soit prometteuse, des recherches ultérieures devront explorer l’efficacité de cette démarche à long terme (1).
Espérez-vous rester en forme avec l’âge ? Exercer votre corps et votre cerveau ensemble peut vous aider !