Personne ne choisit de suivre la route souvent longue et difficile de la dépression. Et pourtant, beaucoup de gens — pas moins d’un adulte sur huit au Canada — s’y retrouvent à un moment ou un autre de leur vie (1). En fait, la dépression est le trouble psychiatrique le plus répandu chez les personnes âgées de 60 ans et plus (2 ; 3 ; 4 ; 5).
Lorsque la dépression frappe, elle peut ressembler à un brouillard épais qui s’installe, enveloppant la personne dans la tristesse et l’affligeant d’une perte d’intérêt à l’égard de ce qu’elle aime faire habituellement. La colère, la frustration et l’épuisement peuvent également s’y greffer (6). Bien que la dépression puisse toucher des personnes de tout âge, elle est particulièrement difficile à diagnostiquer chez les personnes âgées (2 ; 7). Les symptômes à surveiller dans ce groupe d’âge comprennent les problèmes de mémoire, les changements de personnalité, la douleur physique, la fatigue, le manque d’appétit, le fait de rester à la maison ou les pensées suicidaires (6).
Lorsqu’une personne est en pleine dépression, le bonheur peut sembler se trouver à des millions de kilomètres. Heureusement, il existe diverses options (les médicaments et la thérapie) pour traiter la dépression. Des recherches sont également en cours afin d’explorer les moyens d’échapper à son emprise avant qu’elle ne se développe.
L’une de ces méthodes est la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). La TCC est un type de psychothérapie qui vise à identifier les pensées négatives ou fausses et à les remplacer par des pensées saines et plus positives. Cela permet aux personnes de réagir plus efficacement aux situations difficiles (8 ; 9 ; 10). Nous savons déjà que la TCC peut aider à traiter la dépression et que la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience peut aider à éviter les rechutes. Mais, la TCC ou d’autres approches peuvent-elles en fait aider à prévenir la dépression ?
Ce que la recherche nous apprend
Une revue systématique a permis de déterminer si des approches psychologiques ou éducatives (telles que la TCC, le développement personnel, le counseling, l’éducation ou le soutien) peuvent aider à prévenir la dépression. On a évalué l’impact de ces stratégies sur la prévention de la dépression chez des personnes n’ayant pas reçu un véritable diagnostic de dépression, bien que certaines puissent avoir éprouvé des symptômes y ressemblant, tandis que d’autres présentaient un risque élevé de dépression.
La revue en question révèle que la TCC — l’approche la plus couramment utilisée — et d’autres approches psychologiques et éducatives, proposées par divers prestataires, ont un effet modeste sur la prévention de la dépression. De plus, les avantages de ces thérapies augmentent lorsque les participants qui les reçoivent ne présentent pas déjà de symptômes de dépression. Bien que les preuves actuelles soient prometteuses, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer quels types de programmes de prévention de la dépression sont les plus efficaces et comment ces effets perdurent à long terme (8).
Comme l’affirme le proverbe, la prévention est le meilleur remède. Heureusement, les approches psychologiques et éducatives, y compris la thérapie cognitive, semblent aider à repousser la dépression avant qu’elle ne se manifeste. Les programmes de prévention développés autour de ces approches peuvent simplement aider les gens à éviter ce chemin difficile.