L’exercice peut-il réduire le risque de récurrence du cancer du sein?

Les messages clés

  • Le traitement du cancer peut avoir des répercussions graves sur votre santé physique et mentale et un impact sérieux sur votre qualité de vie. 
  • L’exercice peut contribuer à améliorer la qualité de vie et le bien-être émotionnel et physique chez les femmes atteintes d’un cancer du sein après un traitement par radiothérapie ou par chimiothérapie. 
  • Il n’y a toujours pas assez de recherches de grande qualité pour dire si l’exercice peut réduire votre risque de récidive du cancer.

Survivre au cancer du sein est une grande réussite. Quand le traitement est derrière vous, vous pouvez envisager la prochaine étape de votre vie — rester en santé et sans cancer.

Le cancer du sein est le cancer le plus souvent diagnostiqué chez les femmes dans le monde (1 ; 2). Au Canada, c’est le troisième cancer diagnostiqué, soit 25% de tous les cancers diagnostiqués chez les femmes (3).

Les femmes atteintes d’un cancer du sein doivent relever de nombreux défis qui découlent du cancer lui-même ou de son traitement. Cela inclut : les dommages au muscle cardiaque et à la structure et au fonctionnement du système nerveux, une prise de poids, des changements affectant l’estime de soi et la fonction sexuelle, une ménopause précoce, de la difficulté à dormir, de la fatigue, des œdèmes, la leucémie et l’infertilité (2 ; 4 ; 5 ; 6 ; 7). Il y a beaucoup de stratégies et de services offerts qui peuvent vous aider à surmonter ces difficultés, alors parlez à votre médecin de toutes les préoccupations que vous avez. Un sujet qui mérite d’être discuté est l’exercice, et comment il pourrait vous aider à remonter la pente.

Les avantages de l’exercice sont bien connus. L’exercice peut aider à garder vos os en santé, améliorer le contrôle de votre glycémie, traiter la dépression, renforcer votre force musculaire et bien plus encore. Mais que se passe-t-il si vous avez subi un traitement pour le cancer du sein? Y a-t-il des données probantes pour suggérer que l’exercice peut résoudre certaines des difficultés physiques et mentales qui accompagnent la maladie et son traitement? En outre, l’exercice réduit-il le risque de récurrence du cancer? De nouvelles recherches ont exploré ces questions (2).

Ce que la recherche nous apprend

Une revue systématique récente a examiné les effets de nombreux types d’exercices, notamment les exercices aérobiques tels que la marche, le vélo ou la danse, ainsi que la musculation telle que les poids et haltères, ou une combinaison des deux approches. En moyenne, les programmes d’exercices ont duré de 8 à 12 semaines pour des séances d’une heure, les séances se déroulant habituellement au moins trois fois par semaine. Les femmes ont suivi ces programmes soit en groupes, soit seules à la maison, ou une combinaison des deux.

Allons donc droit au cœur du sujet. Malheureusement, en raison d’un manque de recherches de grande qualité, on ne sait pas si l’exercice réduit le risque de récurrence du cancer ou le risque de mourir de la maladie.

Mais il y a de bonnes nouvelles! La revue systématique a révélé que l’exercice pouvait avoir des bénéfices chez les femmes atteintes d’un cancer après la fin de la chimiothérapie ou de la radiothérapie. À court terme, l’exercice peut améliorer la qualité de vie de façon faible à modéré, tout en améliorant le bien-être émotionnel, l’anxiété, la forme physique et la perception de son état de santé physique. Si vous pratiquez l’exercice sur une plus longue période de temps, vous pouvez également commencer à vous sentir moins fatiguée et plus motivée pour faire de l’exercice, ce qui peut contribuer à maintenir les améliorations à votre santé physique. De plus, l’exercice après le traitement du cancer du sein ne semble pas présenter d’inconvénients. En fait, la revue systématique ne fait état que d’effets secondaires mineurs tels que l’inconfort et la raideur (2).

Bien qu’on s’interroge toujours sur la relation entre l’exercice, la récurrence du cancer du sein et la mortalité qui peut en découler, sortir pour faire une promenade, monter sur un vélo, ou soulever des haltères peut mener à des avantages pour la santé physique et mentale.

Ressources en vedette


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Références

  1. Ferlay J, Soerjomataram I, Ervik M, et coll. GLOBOCAN 2012: Estimated cancer incidence, mortality and prevalence worldwide in 2012. [Internet] 2013. [consulté en juillet 2018]. Disponible en ligne en anglais : http://globocan.iarc.fr  
  2. Lahart IM, Metsios GS, Nevill AM, et coll. L'activité physique chez les femmes atteintes d'un cancer du sein après un traitement adjuvant. Cochrane Database Syst Rev. 2018; 1:CD011292. doi: 10.1002/14651858.CD011292.pub2.
  3. Société canadienne du cancer. Statistiques canadiennes sur le cancer. [Internet] 2018. [consulté en juin 2018]. Disponible en ligne : http://www.cancer.ca/~/media/cancer.ca/CW/cancer information/cancer 101/Canadian cancer statistics/Canadian-Cancer-Statistics-2018-FR.pdf?la=fr-CA
  4. Azim HA Jr, de Azambuja E, Colozza M, et coll. Long-term toxic effects of adjuvant chemotherapy in breast cancer. Ann Oncol. 2011; 22(9):1939-1947.
  5. Beisecker A, Cook MR, Ashworth J, et coll. Side effects of adjuvant chemotherapy: Perceptions of node-negative breast cancer patients. Psychooncology. 1997; 6(2):85-93.
  6. Bovelli D, Plataniotis G, Roila F. Cardiotoxicity of chemotherapeutic agents and radiotherapy-related heart disease: ESMO clinical practice guidelines. Ann Oncol. 2010; 21(Suppl 5):277-282.     
  7. de Jong N, Courtens AM, Abu-Saad HH, et coll. Fatigue in patients with breast cancer receiving adjuvant chemotherapy: A review of the literature. Cancer Nurs. 2002; 25(4):283-297.

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