Vous connaissez peut-être l’adage qui dit : « ne juge pas quelqu’un à moins d’avoir marché dans ses souliers ». Le diabète peut être une maladie débilitante. Personne ne connaît mieux l’expérience d’un diabétique qu’un autre diabétique.
Le nombre de personnes diabétiques est en croissance au Canada. On estime que 4,9 millions de Canadiens et Canadiennes seront diabétiques en 2016. Le diabète devient plus fréquent avec l’âge. Au Canada, 1 personne âgée sur 6 déclare avoir la maladie (2). Le diabète de type 2 est le plus répandu, représentant de 90 à 95% de tous les cas (3).
Pour le diabète de type 2, il ne s’agit pas simplement de surveiller la glycémie, bien que ce soit un aspect important du traitement du diabète. La prise en charge du diabète exige également des modifications dans les habitudes de vie comme le régime, l’exercice et la prise de médicaments (4). S’il n’est pas pris en charge correctement, le diabète augmente le risque de complications comme les maladies cardiaques et les dommages aux nerfs, aux reins, aux yeux et aux pieds (5).
Des maladies chroniques, comme le diabète, sont souvent « autogérées », un modèle de soins qui permet aux patients d’être en contrôle de leurs propres traitements (2). Cependant, la prise en charge du diabète exige un grand sens des responsabilités et beaucoup de travail. Cela peut laisser à certains patients un sentiment d’accablement et d’isolement.
C’est là que le soutien par les pairs peut être utile. Le soutien par les pairs se base sur l’idée que les personnes diabétiques comprennent ce qu’est la vie au jour le jour avec la maladie. Par conséquent, elles sont en bonne position pour apporter du soutien et offrir des encouragements et des conseils basés sur leur propre expérience. Le soutien par les pairs peut compléter d’autres services de santé en apportant l’aide émotive, sociale et pratique nécessaire à la prise en charge de la maladie (7).
Mais le soutien par les pairs peut-il vraiment aider les personnes diabétiques à rester en bonne santé?
Des travaux de recherche récents ont cherché à apporter une réponse à cette question. Dans la plupart des études, des séances d’éducation en matière de diabète sont offertes, dans le cadre d’un groupe, par un pair aidant ou un professionnel de la santé formé à cet effet. Les participants au soutien par les pairs se rencontrent une fois par semaine ou toutes les deux semaines pour un total de 6 à 8 séances de 2 à 2,5 heures à chaque fois. D’autres études ont exploré le soutien par les pairs offert individuellement plutôt que dans le cadre d’un groupe. De nombreux sujets y sont discutés, y compris les bases du diabète comme la surveillance de la glycémie, l'observance aux médicaments, les qualifications requises pour l'autogestion, les complications du diabète, et les changements dans les habitudes de vie. Les séances de soutien par les pairs offrent également une opportunité pour du soutien social et émotif (8).
Ce que la recherche nous apprend
Les recherches révèlent que le soutien par les pairs aide à abaisser la glycémie chez les personnes souffrant de diabète de type 2 par rapport aux personnes qui reçoivent le traitement usuel du diabète (8;9). Des séances plus fréquentes de soutien par les pairs (au moins de 1 à 2 fois par mois) et l’inclusion de soutien offert en face-à-face (par rapport au soutien dans le cadre d’un groupe ou une combinaison des deux) sont plus efficaces pour abaisser la glycémie (8). Les personnes qui, dès le départ, ont une glycémie plus élevée ou une mauvaise régulation de leur glycémie peuvent en tirer un plus grand profit (8;9). Plus de recherches sont toutefois nécessaires pour déterminer si le soutien par les pairs est efficace dans les populations à faible revenu (8).
Si vous vous démenez pour prendre en charge votre diabète, le soutien par les pairs peut améliorer votre capacité d’autogestion de la maladie, menant ainsi à une meilleure santé.