L’isolement social afflige de nombreuses personnes, dont 10 à 43 % des aînés (1). Comment vivre de façon autonome, tout en maintenant une vise sociale active et une bonne santé cognitive? Les technologies peuvent faire partie de la réponse!
Une étude publiée par Statistique Canada révèle que 68% des 65 ans et plus utilisaient internet au moins quelques fois par mois. De plus, parmi les 65-74 ans, l'utilisation d'internet est passée de 65% à 81% entre 2013 et 2016, tandis que chez les 75 ans et plus, l'utilisation est passée de 35% à 50% sur ces trois années (2). L’accès à internet favorise la pratique de certains loisirs (que ce soit de jouer en ligne, d’écouter de la musique, et de préparer des voyages), permet de rester en contact avec nos proches, et aide à se tenir au courant de l’actualité. D'autres technologies ayant recours à l'internet peuvent contribuer à un vieillissement en santé, pensons aux jeux d’habiletés cognitives en ligne, aux groupes d’entraide virtuels, et aux applications pour cesser de fumer.
Une revue systématique de 53 études publiées entre 2002 et 2014 aborde la thématique de l’intégration sociale des personnes âgées grâce aux technologies, et a permis d’identifier des ressources et des stratégies (1).
Ce que la recherche nous apprend
Savez-vous ce qu’est « l’intelligence ambiante »? Certaines compagnies l’utilisent afin de recueillir des données sur les habitudes de consommation pour améliorer leurs produits et services. Mais l’ambiance intelligence est bien plus que cela : c’est aussi un environnement numérique décliné en plusieurs dispositifs électroniques adaptatifs et sensibles à la présence des usagers. Certaines technologies ont été conçues pour favoriser la vie autonome en aidant les personnes âgées à accomplir leurs tâches quotidiennes, promouvoir la stimulation cognitive, renforcer les liens affectifs, promouvoir l'activité physique et promouvoir des soins de santé efficaces en surveillant leurs signes vitaux et en transmettant de l'information aux proches et aux aidants.
Les études recensées dans cette revue systématique révèlent que les technologies ayant recours à l’intelligence ambiante représentent 62% des technologies utilisées pour stimuler la participation sociale des aînés, leur offrir du soutien et favoriser la prestation de soins.
Près du tiers des études mentionnent l’utilisation des réseaux sociaux comme mécanisme pour briser l’isolement social : Facebook, le monde virtuel Second Life, etc. Les sites de réseautage et autres applications de ce genre sont de plus en plus populaires auprès des aînés, qui les utilisent comme moyens de communication avec leur famille et amis.
Les technologies émergentes se déclinent sous diverses formes : des robots contrôlés à distance afin d’offrir une présence physique aux personnes âgées, des écrans affichant un contenu dynamique, des réseaux de capteurs sans fil dans les maisons intelligentes qui contrôlent les signes vitaux, des applications mobiles qui recueillent des informations sur les activités physiques faites à l’extérieur du domicile, des jeux vidéo interactifs pour renforcer l’interaction sociale avec les parents et amis, ou encore des environnements virtuels où les utilisateurs socialisent à travers des représentations d’eux-mêmes (connus sous le nom d’avatars).
La plupart des dispositifs électroniques pour briser l’isolement sont toutefois dispendieux et nécessitent des réglages complexes ou des adaptations particulières pour les installer dans les maisons. C’est pourquoi les sites de réseautage social et les écrans dynamiques sont les moyens préconisés, car l’accès à internet est moins cher qu’avant, les applications peuvent être installées sur plusieurs types d’appareils (ordinateurs, tablettes, portable), les interfaces sont conviviales et intuitives, et les interactions se font en temps réel. L’avenir se veut prometteur pour certaines technologies qui pourront « apprendre » à partir des données recueillies, comme par exemple reconnaître les mouvements et le langage de leurs usagers, et ainsi avertir les proches aidants et les professionnels de la santé si des problèmes sont détectés.
Les technologies prennent ainsi de plus en plus de place dans la vie de nos aînés. Ce qui était autrefois de la science-fiction semble aujourd’hui être réalité. Mais rappelez-vous : si les technologies peuvent contribuer à briser l’isolement social des aînés et améliorer la prestation de soins, il faut s’assurer qu’elles soient alignées avec leurs besoins, leurs valeurs et leurs préférences. Et bien sûr, ces technologies ne remplaceront jamais complètement le contact humain.