Ayez des « cinq à sept » plus sains: limitez votre consommation d'alcool afin de réduire votre risque de cancer

Les messages clés

  • Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé l’alcool comme un « agent cancérigène », une substance qui peut causer le cancer.

  • On sait que l’alcool augmente les risques de cancer du foie, de l'œsophage, du sein et des cancers colorectaux, entre autres.

  • Évitez l’alcool ou limitez votre consommation : pas plus de deux verres standards par semaine, selon les recommandations du Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances.

Une bière froide par un après-midi d’été, un verre de vin avec le souper, une eau-de-vie ou un digestif à la fin de la soirée... l’alcool est l’un des plaisirs de la vie pour de nombreuses personnes. Mais parfois, trop d’une bonne chose peut avoir des conséquences négatives. Parmi toutes les autres raisons pour éviter l’alcool ou en limiter la consommation en voici une que vous ne connaissez peut-être pas: cela peut réduire votre risque de développer un cancer (1-3).


Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé l’alcool comme un « agent cancérigène », une substance qui peut causer le cancer (1-2 ; 4). Comment? L’alcool peut augmenter le risque de cancer de plusieurs façons (1 ; 4) :

  • en décomposant l’éthanol dans les boissons alcoolisées en « acétaldéhyde », un produit chimique toxique qui peut endommager l’ADN et les protéines en favorisant un processus appelé l'oxydation qui peut endommager l’ADN et les lipides (graisses),

  • n entravant la capacité du corps à décomposer et à absorber les nutriments nécessaires pour maintenir un bon état de santé et pour lutter contre la maladie, et

  • en augmentant dans le sang les niveaux d'œstrogènes, une hormone sexuelle liée au risque de cancer du sein.


Les types de cancer qui sont particulièrement touchés par l’alcool comprennent les cancers de la tête et du cou (touchant particulièrement la cavité buccale), le cancer du foie, le cancer de l’œsophage, le cancer du sein et le cancer colorectal (2). D’autres études viennent confirmer la relation malsaine entre l’alcool et le cancer. Par exemple, une méta-analyse de 57 études constaté que les gens qui boivent régulièrement 50 grammes ou plus d’alcool par jour (environ trois consommations et demie de boissons) s'exposent à un risque une fois et demie plus important d’avoir un cancer colorectal que les non-buveurs ou les buveurs occasionnels (5).


Le vin rouge est censé être bon pour nous, n'est-ce pas?


Il est compréhensible que les gens soient déroutés par tous les messages contradictoires, comme celui qui préconise les bienfaits sur le cœur du resvératrol que l'on trouve dans le vin rouge. En fait, les résultats des recherches sur les bienfaits de l’alcool sur le cœur ne sont pas concluants (6 ; 7).


Une étude suggère qu'une consommation modérée d'alcool peut contribuer à réduire le risque de certaines maladies cardiaques (pas toutes).  Toutefois, plus récemment, les recommandations du Centre canadien de lutte contre les toxicomanies et les dépendances sur la consommation d'alcool ont fait état de recherches suggérant qu'une petite quantité d'alcool n'augmente ni ne diminue le risque de maladie coronarienne en particulier, mais augmente le risque d'autres types de maladies cardiovasculaires comme l'hypertension artérielle et l'insuffisance cardiaque (7).


Éviter l'alcool est l'option la plus sûre. Si vous décidez de boire, le Centre canadien sur les dépendances et l'usage de substances recommande de ne pas dépasser deux verres par semaine, tant pour les femmes que pour les hommes (7).


Boire de façon "responsable" est impératif pour des raisons sociales, économiques, éthiques, physiques et juridiques. Être conscient de l’association entre l’alcool et les maladies graves, y compris le cancer, peut fournir une motivation supplémentaire pour « se modérer » et jouir d’une vie plus longue et plus saine.

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Références

  1. World Cancer Research Fund/American Institute for Cancer Research. Diet, nutrition, physical activity, and the prevention of cancer: A global perspective. Continuous update project expert report 2018. Disponible en ligne en anglais : https://www.wcrf.org/wp-content/uploads/2021/02/Summary-of-Third-Expert-Report-2018.pdf 

  2. World Cancer Research Fund/American Institute for Cancer Research. Food, nutrition, physical activity, and the prevention of cancer: a global perspective. Washington (DC): AICR; 2007. 537 p. Disponible en ligne en anglais : https://discovery.ucl.ac.uk/id/eprint/4841/1/4841.pdf

  3. Secretan B, Straif K, Baan R, et coll. A review of human carcinogens – Part E: tobacco, areca nut, alcohol, coal smoke, and salted fish. Lancet Oncol. 2009; 10(11):1033-1034. doi: http://dx.doi.org/10.1016/S1470-2045(09)70326-2.

  4. Centre international de recherche sur le cancer. IARC monographs on the evaluation of carcinogenic risks to humans. Lyon (FR): International Agency for Research on Cancer; 2012. 100E vol. Disponible en ligne en anglais : http://monographs.iarc.fr/ENG/Monographs/vol100E/mono100E.pdf

  5. Fedirko V, Tramacere I, Bagnardi V, et coll. Alcohol drinking and colorectal cancer risk: an overall and dose-response meta-analysis of published studies. Ann of Oncol. 2011; 22(9):1958-1972. doi: 10.1093/annonc/mdq653. 

  6. Bell S, Daskalopoulou M, Rapsomaniki E, et coll. Association between clinically recorded alcohol consumption and initial presentation of 12 cardiovascular diseases: Population based cohort study using linked health records. BMJ. 2017; 356:j909. doi: 10.1136/bmj.j909.

  7. Paradis, C., P. Butt, K. Shield, N. Poole, S. Wells, T. Naimi, A. Sherk et coll. Repères canadiens sur l’alcool et la santé : rapport final, Ottawa (Ont.), Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances, 2023.

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