Si vous vous intéressez à ce qui se passe dans le domaine de la santé et du bien-être, vous êtes probablement au courant de l’intérêt croissant pour la « pleine conscience ».
Cette pratique a des racines dans le bouddhisme et repose sur la prise de conscience sans jugement et à chaque instant des pensées, des sentiments, des sensations et du milieu environnant (1). La pleine conscience inclut habituellement la méditation (qui renforce la capacité d'être dans le moment présent, sans être distrait par des pensées négatives reliées au passé ou par des inquiétudes au sujet du futur) mais elle la transcende pour encourager une plus grande appréciation de ce qui a lieu dans le présent et pour y porter une plus grande attention tout en prenant part à ses activités courantes.
L’entraînement à la pleine conscience est au coeur de programmes populaires pour traiter des problèmes d'ordre psychologique et pour faire la promotion de la santé psychologique et du bien-être mental. La réduction du stress basée sur la pleine conscience (1) et la thérapie cognitive basée sur la pleine conscience (2) sont deux de ces programmes qui s'adaptent pour répondre à des besoins spécifiques, comme la gestion du poids (3 ; 4).
Découvrir une façon sans danger, non invasive et non pharmacologique de perdre du poids aurait certainement des répercussions profondes : un excès de poids augmente le risque de souffrir de maladies chroniques graves tels que des maladies du coeur, d'un AVC et de diabète. Notons que près de 34 % des Canadiens adultes sont en surpoids (5). Les adultes atteints d’obésité ou de surpoids essaient plusieurs fois– sans succès – de perdre du poids (6). Y aurait-il une solution aussi simple que d’apprendre à « vivre dans l’instant présent »?
Une revue systématique de 12 essais cliniques randomisés a cherché à répondre à cette question, en évaluant l'effet de l'entraînement à la pleine conscience sur les comportements en matière d’alimentation et d’exercice chez des adultes souffrant d’obésité ou de surpoids (7). Les participants ont pris part à des séances d'entraînement jusqu'à 24 semaines, après quoi leur indice de masse corporelle (IMC), leurs épisodes de compulsion alimentaire et leur niveau d'activité physique ont été mesurés et comparés à ceux du groupe témoin qui n'a reçu aucun entraînement à la pleine conscience.
Ce que la recherche nous apprend
Les participants qui mettent en pratique la pleine conscience ont signalé une réduction considérable des épisodes de compulsion alimentaire et une augmentation du temps qu'ils consacrent à l'exercice. Cependant, on ne constate aucune différence significative de l’indice de masse corporelle (IMC) entre les groupes expérimentaux et témoins. Les auteurs de l’étude suggèrent que c’est peut-être en raison de la durée relativement courte des études. Une perte de poids significative ne se manifeste pas rapidement et – en remarquant que des études de longue durée observent des améliorations de l'IMC – les auteurs suggèrent que la plupart des études incluses dans la revue systématique ne mesuraient pas l'évolution du poids et de l'IMC pendant une période assez longue pour que la diminution des calories et l’augmentation de l’activité physique influencent sensiblement le poids ou la composition corporelle.
Des études plus approfondies sont nécessaires, mais déjà les données probantes de la présente revue et d'autres revues systématiques montrent que la pleine conscience est une voie prometteuse pour changer les comportements et briser les habitudes enracinées de longue date.
Vous êtes curieux et vous seriez intéressés à faire l'essai de la pleine conscience? Une façon de vous y mettre est de vous inscrire à un programme de pleine conscience en ligne. Des études montrent qu’ils peuvent réduire le stress et autres problèmes de santé mentale (8).