Combien de comprimés prenez-vous chaque jour ?
Si vous avez plus de 65 ans, il est grandement possible que vous preniez régulièrement au moins cinq médicaments sur ordonnance, voire plus de dix (1, 2). À mesure que les gens vieillissent et souffrent de plus de problèmes de santé liés à l’âge, ils sont susceptibles d'ajouter à cette collection des flacons de pilules sur leur table de chevet ou dans leur armoire à pharmacie (1).
Ces médicaments ont probablement été prescrits pour une bonne raison, mais au fil du temps certains médicaments peuvent ne plus être utiles et même, en fait, devenir nuisibles. Par exemple, certains médicaments déclenchent des réactions négatives lorsqu’ils sont combinés à d’autres médicaments ou peuvent provoquer des effets secondaires tels que la confusion mentale, la faiblesse, les chutes, l'incapacité, voire la mort (3, 4). C’est pourquoi la « polypharmacie, », soit la consommation quotidienne de plusieurs médicaments différents, est reconnue comme une menace sérieuse à la qualité de vie et au vieillissement en santé.
Que pouvons-nous y faire?
Une stratégie prometteuse est un processus en plusieurs étapes qui débute par un examen de votre médication. Un médecin ou un pharmacien peut évaluer les avantages et les risques de chacun de vos médicaments et « déprescrire » ceux qui ne sont plus appropriés (5). La déprescription signifie une baisse de la posologie lorsque les doses sont trop élevées, ou l’arrêt des médicaments qui ne sont plus nécessaires.
Beaucoup de recherches ont été menées pour savoir si la déprescription est une approche sans danger et si elle contribue à améliorer la santé et la longévité. Dans une revue systématique récente incluant plus de 34 000 personnes âgées, les chercheurs ont mesuré les avantages et les risques de la déprescription (6). Tous les participants à l’étude ont eu un examen de leur médication et au moins un de leurs médicaments sur ordonnance a été retiré. Les chercheurs ont mesuré les effets sur la mortalité (risque de décès) et ont évalué si la déprescription entraînait d’autres impacts tels que le sevrage médicamenteux ou le risque de chutes.
Ce que la recherche nous apprend
L'examen de la médication et la déprescription semblent être des démarches raisonnables et constituent des façons sans danger d’aborder la polypharmacie chez les personnes âgées. Les résultats de la revue systématique suggèrent que l'arrêt d'un ou de plusieurs médicaments inutiles peut conduire à des avantages pour la santé tels qu'une réduction des chutes et peut même accroître les probabilités de prolonger votre vie (6).
Fait encourageant, l'arrêt des médicaments inutiles n’augmente pas le risque de sevrage médicamenteux ni n'affecte la qualité de vie.
L'examen de la médication – et la déprescription lorsque cela est justifié – reçoit un fort soutien d'un nombre croissant de médecins, de gériatres, de pharmaciens et d'autres professionnels de la santé de plus en plus concernés par la prescription et l’utilisation excessives des médicaments. Au Canada, les objectifs du Réseau canadien de dépresciption sont la réduction de 50 % d'ici 2020 de la prescription de médicaments inappropriés et la promotion de médicaments plus sûrs et de traitements non pharmacologiques.
Vous vous demandez si vous sentiriez mieux avec moins de pilules? Commencez par consulter votre médecin ou votre pharmacien pour un examen de votre médication. Ensemble, vous pourrez travailler à un plan pour atteindre vos objectifs de santé et de mieux-être et pour réduire en toute sécurité les médicaments dont vous n’avez plus besoin.