Un nouveau médicament peut être « la plus importante nouveauté » dans la prise en charge thérapeutique du diabète de type 2

Les messages clés

  • Le diabète de type 2 est une maladie chronique mais commune nécessitant habituellement des médicaments pour maintenir la glycémie stable.
  • Les problèmes et les effets secondaires de certains hypoglycémiants antidiabétiques oraux (comme le glyburide) et l’utilisation de l’insuline comprennent l'hypoglycémie (diminution du taux de glucose dans le sang) ce qui peut être dangereux et également mener au gain de poids.
  • Des médicaments injectables récents (les agonistes du GLP-1) utilisés en combinaison avec les anciens hypoglycémiants oraux ou l’insuline peuvent aider les personnes atteintes de diabète de type 2 à éviter l'hypoglycémie et le gain de poids.
  • Les agonistes du GLP-1 injectables pris de façon hebdomadaires (comme l'exenatide à libération prolongée, le dulaglutide et le taspoglutide) peuvent être plus efficaces pour la régulation de la glycémie que les agonistes du GLP-1 qu'on doit prendre plus fréquemment.

Le diabète est une maladie chronique très répandue qui est difficile à gérer. Au Canada, environ 90 % des personnes atteintes de cette maladie ont le diabète de type 2, qui survient lorsque l'organisme n'arrive pas à produire, libérer ou utiliser l’insuline efficacement (1). L’insuline est une hormone qui aide l’organisme à convertir le sucre en énergie. Pour les personnes atteintes de diabète de type 2, le sucre s’accumule rapidement dans le sang et provoque une hyperglycémie (concentration élevée de glucose dans le sang) qui peut conduire à des problèmes de santé graves, voire la mort (1).

Bien que des modifications du régime alimentaire et de l’activité physique soient les premières stratégies permettant de gérer le diabète de type 2, beaucoup de gens utilisent aussi des médicaments – « les hypoglycémiants/antidiabétiques oraux » (par exemple, la metformine) ou l’insuline – pour aider à maîtriser leur glycémie. Les gens qui prennent de l’insuline doivent surveiller leur glycémie régulièrement et se donner des injections d’insuline, souvent plusieurs fois par jour, en suivant les directives de leurs prestataires de soins de santé.

Pour de nombreuses personnes diabétiques prendre de l'insuline est un élément essentiel de leur routine de soins personnels. Cependant, ce n’est pas sans inconvénients. Par exemple, si les niveaux d’insuline ne sont pas soigneusement équilibrés par le régime, les gens peuvent éprouver l’hypoglycémie (glycémie basse) et gagner du poids (2).

C’est pourquoi un type de médicament injectable relativement nouveau reçoit beaucoup d’attention. Les agonistes du GLP-1 (glucagon-like peptide-1) (comme l'exenitide et le liraglutide) fonctionnent en imitant les fonctions de certaines hormones dans l'organisme permettant d’abaisser le taux de glycémie après un repas (3). En théorie, lorsqu’ils sont utilisés en association avec l’insuline, les agonistes du GLP-1 devraient non seulement offrir une meilleure maîtrise de la glycémie mais également réduire le risque d’hypoglycémie et de gain de poids ou même en fait à abaisser le poids. Ça semble bien, mais est-ce trop beau pour être vrai ?

Une revue systématique a examiné les résultats de 15 études – tous des essais cliniques aléatoires. On a prescrit soit des agonistes du GLP-1 avec l’insuline soit un autre traitement antidiabétique – généralement l’insuline seule, à plus de 4 300 hommes et femmes atteints de diabète de type 2. La glycémie et le poids des participants ont été mesurés pendant au moins 12 semaines de ce traitement.

Ce que nous apprend la recherche

Comparé à d’autres traitements antidiabétiques, les agonistes du GLP-1 – combinés à l’insuline – améliorent constamment et significativement la glycémie sans augmenter le risque d’hypoglycémie. Et non seulement les médicaments empêchent le gain de poids, ils contribuent effectivement à la perte de poids.

C’est un résultat prometteur, parce que si la glycémie est maîtrisé plus efficacement, et si l'hypoglycémie et le gain de poids ne figurent plus parmi les frustrations associées à la maladie, la prise en charge thérapeutique du diabète peut devenir plus facile pour des millions de gens.

Plus récemment, de nouvelles versions des agonistes du GLP-1 sont disponibles qui ont besoin d'une seule dose hebdomadaire (comme l'exenatide à libération prolongée, le dulaglutide et le taspoglutide). La recherche montre que ces médicaments à dose hebdomadaire peuvent être plus efficace pour la régulation de la glycémie que les agonistes du GLP-1 qu'on doit prendre plus fréquemment, tout en entraînant une perte de poids et des effets secondaires semblables (5).

Jusqu’ici, les données concernant les agonistes du GLP-1, quelle que soit la fréquence à laquelle on doit les prendre, sont très encourageantes. Des recherches plus approfondies devront se pencher sur l’efficacité, l'innocuité et les effets secondaires à long terme des agonistes du GLP-1.


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Références

  1. Agence de la santé publique du Canada.  Le diabète au Canada : Perspective de santé publique sur les faits et chiffres. [Internet]  2011 [consulté en juillet 2015].  Disponible en ligne : http://www.phac-aspc.gc.ca/cd-mc/publications/diabetes-diabete/facts-figures-faits-chiffres-2011/index-fra.php
  2. Russel-Jones D, Khan R. Insulin-associated weight gain in diabetes – causes, effects and coping strategies. Diabetes Obes Metab. 2007; 9: 799-812. 
  3. Vilsbol T, Christensen M, Junker et coll. Effects of glucagon-like peptide-1 receptor agonists on weight loss: systematic review and meta-analysis of randomised controlled trials. BMJ. 2012; 344:d7771.
  4. Eng C, Kramer C, Zinman B et coll. Le traitement combinant les agonistes du récepteur du glucagon-like peptide 1 et l'insuline basale pour la gestion du diabète de type 2 : une revue systématique et méta-analyse. Lancet. 2014; 384:2228-34.
  5. Xue X, Ren Z, Zhang A, et al. Efficacy and safety of once-weekly glucagon-like peptide-1 receptor agonists compared with exenatide and liraglutide in type 2 diabetes: a systemic review of randomised controlled trials. Int. J. Clin. Pract. 2016 70 (8): 649-656.

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