L’hypertension, ou haute pression artérielle, est un problème de santé répandu dans le monde. Au Canada, on estime que 7,4 millions de personnes vivent avec ce problème qui peut accroître les risques d’AVC, d’infarctus et d’autres maladies graves (1).
On considère que les gens ont une pression artérielle élevée si la pression « systolique » atteint ou dépasse 140 mm Hg et la pression diastolique 90 mm Hg. Actuellement, c’est sur la base de ces valeurs que les médecins décident de prescrire des médicaments antihypertenseurs. Mais il y a un fort consensus selon lequel une approche basée sur les risques est préférable pour déterminer qui bénéficierait le plus de la médication (2). L’hypertension est seulement un facteur parmi d’autres qui définissent le risque d’une personne d’avoir une maladie cardiaque. Les autres facteurs incluent l’âge, le sexe, l’alimentation, la pratique de l’exercice, le tabagisme et la présence d’autres maladies comme le diabète. Les experts affirment qu’une évaluation du risque devrait tenir compte de tous ces facteurs.
Cette question a suscité un effort de recherche considérable. Une méta-analyse récente a résumé 11 essais cliniques aléatoires pertinents faisant appel à près de 52 000 participants dont l’âge moyen était de 65 ans (3). Avant qu’on leur donne des antihypertenseurs, ils étaient évalués et classés en quatre catégories sur la base de leur risque de maladies cardiaques. Le nombre d’« incidents » subséquents (AVC, infarctus, etc.) était comparé à celui du groupe témoin -- qui n’avait reçu aucun traitement.
Ce que la recherche nous apprend
Les médicaments antihypertenseurs sont efficaces pour réduire les maladies du cœur pour tous les niveaux de risque, mais on observe les plus grands bénéfices chez ceux qui courent le risque le plus élevé à l’origine. Par exemple, dans la catégorie où le risque est le plus faible, 14 personnes de moins sur 1 000 ont un problème cardiaque majeur alors que dans la catégorie où le risque est le plus élevé ce nombre s’élève à 38. La forte corrélation entre le risque global d’avoir une maladie cardiaque et l’efficacité des médicaments antihypertenseurs appuie une approche basée sur les risques pour le traitement des personnes hypertendues.
Il y a une dizaine d’années, la communauté médicale a été confrontée à une situation comparable quand on a suggéré d’adopter une approche basée sur les risques pour la prescription des médicaments qui font baisser le taux de cholestérol sanguin (hypocholestérolémiants). De nos jours, c’est la pratique standard dans la plupart des pays et on croit largement qu’il en découle un traitement plus efficace et moins coûteux (4).
Ceux qui appuient un traitement basé sur les risques pour l’hypertension soutiennent qu’il en découlera des bénéfices comparables en matière de santé. Cela voudrait dire qu’on conseillerait à une personne avec des valeurs de pression sanguine un peu élevées mais sans autres facteurs de modifier son alimentation ou son style de vie plutôt que de lui prescrire des médicaments. À l’inverse, dans le cadre d’un plan de prévention des maladies cardiaques, on prescrirait des antihypertenseurs à quelqu’un qui aurait une pression sanguine « normale » mais qui serait néanmoins exposé à un risque global élevé.
Discutez de votre pression sanguine avec votre médecin afin de savoir si vous avez besoin d’antihypertenseurs. Les autres stratégies pour conserver une bonne santé cardiaque comprennent la pratique régulière de l’exercice, la gestion du stress et une bonne alimentation. Cliquez ici pour en apprendre davantage sur les effets du sel sur votre pression sanguine.