C’est souvent le cas – en réglant quelque chose, on crée un nouveau problème. Ça survient avec toutes sortes de réparations : la maison, la voiture et parfois aussi, plus gravement, avec notre santé et notre bien-être. On commence à prendre des médicaments pour traiter une maladie, mais on découvre par la suite que cela cause un nouveau problème de santé. Peut-être que les médicaments déclenchent des effets secondaires indésirables ou qu’ils interagissent mal avec quelque chose d’autre qu’on prend déjà, toujours est-il que cela est frustrant et qu’on se demande si au fond ce n’était pas mieux avant.
Un bon exemple est les médicaments « psychotropes » qui affectent l’humeur, la pensée et le comportement et comprennent les somnifères, les anxiolytiques, les antidépresseurs et les antipsychotiques. Bien qu’ils puissent améliorer certains symptômes spécifiques, on sait qu’ils peuvent accroître le risque de désorientation et de chutes particulièrement chez les personnes âgées (1). Comme un grand nombre de personnes âgées sont déjà sujettes aux chutes et à la confusion, la consommation de ces médicaments accroît davantage le risque de tomber et de se blesser (2). Une mesure préventive potentielle serait de cesser de les prendre.
Ce que la recherche nous apprend
Ces dernières années, il y a eu un changement dans la façon dont les professionnels de la santé considèrent l’utilisation des médicaments chez les personnes âgées. On observe une tendance croissante vers une limitation ou l’arrêt de certains médicaments qui pourraient avoir des effets secondaires indésirables. Cet important sujet sera certainement au centre de recherches dans les années à venir. Pendant ce temps, une revue systématique récente a identifié et analysé neuf études visant à déterminer si l’arrêt des médicaments psychotropes réduit les chutes et améliore la cognition chez les personnes âgées. Tous les participants des études étaient âgés de 65 ans ou plus et avaient des antécédents de chute et/ou de trouble cognitif (3).
Des données probantes indiquent que l'arrêt des médicaments en question entraîne une diminution des chutes ainsi que des améliorations des capacités cognitives. On constate aussi que des examens de la médication périodiques par un médecin de famille s'avèrent être une stratégie efficace pour prévenir les chutes et d'autres problèmes associés à certains médicaments.
Avoir une mauvaise réaction aux médicaments peut arriver à n’importe qui, mais les personnes âgées sont particulièrement vulnérables parce qu’en vieillissant, elles sont plus susceptibles d’avoir des problèmes de santé multiples leur faisant prendre un certain nombre de différents médicaments en même temps. Parfois c’est nécessaire et inévitable cependant la « polypharmacie », l’utilisation de plusieurs médicaments, peut poser de graves risques et des menaces qui pèsent sur le processus de vieillissement optimal.