Les aînés sans proches et inaptes ont une moins bonne qualité de vie

Chamberlain S, Baik S, Estabrooks C. Faire cavalier seul: un examen de la portée sur les aînés sans proches et inaptes Canadian Journal on Aging. 2018;37(1):1-11.

Question abordée par la revue systématique

•    Que sait-on des aînés sans proches et inaptes?

Contexte

•      De nombreux aînés peuvent compter sur des membres de leur famille ou des amis qui peuvent intervenir et agir en tant que protecteur, représentant ou mandataire spécial s’ils sont jugés incapables de gérer leurs propres affaires.

•      Cependant, certains aînés sont sans proches et inaptes. Ils n’ont pas la capacité de prendre des décisions, ils ne disposent pas de directives préalables (il s’agit d’un document juridique qui ne prend effet que s’ils sont incapables de communiquer) ou n’ont pas la capacité d'exécuter leurs directives et ils n'ont pas de membre de la famille ou d'ami pouvant être leur protecteur, représentant ou mandataire spécial.

•      Cette revue systématique examine ce que l’on sait des aînés sans proches et inaptes au Canada et aux États-Unis.

Comment la revue a été réalisée

•      Une recherche documentaire exhaustive a été effectuée dans 12 bases de données électroniques (dont PsycINFO, PubMed, CINAHL et la bibliothèque Cochrane) afin de trouver des articles publiés dans des revues scientifiques sur les aînés sans proches et inaptes. Les auteurs ont également effectué une recherche exhaustive de la littérature grise et de programmes de conférences.

•      Au total, 14793 articles de langue anglaise publiés entre 1991 et 2016 ont été identifiés. Parmi ceux-ci, seuls cinq articles ont été inclus dans la revue systématique après avoir évalué leur éligibilité.

•      Les auteurs n’ont pas donné d’information concernant le financement de cette revue systématique.

Ce que les chercheurs ont trouvé

•      Le nombre limité d'études portant sur les aînés sans proches et inaptes révèle le manque de recherche dans ce domaine.

•      Les résultats ont indiqué qu'entre 29 et 42% des aînés dans les études incluses étaient sans proches et inaptes.

•      Les résultats brossent un sombre portrait du profil et de la qualité de vie des aînés sans proches et inaptes. Ils sont plus susceptibles d'être célibataires, sans enfant, d'avoir moins de frères et sœurs et de disposer de ressources financières limitées par rapport aux aînés ayant un membre de la famille ou un ami qui agit à titre de protecteur. Les aînés sans proches et inaptes sont souvent atteints de démence (ou de troubles cognitifs affectant leur capacité à se souvenir, à apprendre de nouvelles choses, à se concentrer ou à prendre des décisions qui affectent leur vie quotidienne) et de multiples maladies chroniques.

•      Les résultats révèlent également un manque de coordination entre les gouvernements, ce qui a entraîné des variabilités et des incohérences dans les analyses et la surveillance des aînés sans proches et inaptes.

Conclusion

•      Dans l'ensemble, il a été constaté que les aînés sans proches et inaptes constituaient une population à haut risque et avaient une moins bonne qualité de vie. Pourtant, il existe un manque de données populationnelles à leur sujet. Des recherches futures devraient miser sur des évaluations longitudinales et identifier les besoins non satisfaits des aînés sans proches et inaptes.

•      Des recherches futures devraient également examiner si les programmes et les services de tutelle sont utilisés différemment en fonction des caractéristiques démographiques des aînés sans proches et inaptes. De telles recherches pourraient éclairer le travail des curateurs publics, ainsi que les programmes, les services et les politiques visant à fournir un soutien aux aînés sans proches et inaptes.